Les questions avant la Roumanie

Retour de Mexès ou maintien d’Abidal dans l’axe de la défense, remodelage du milieu de terrain après les retours de Vieira et de Ribéry, composition de la ligne d’attaque : autant de questions qui se posent avant le match crucial de l’équipe de France pour la qualification au Mondial 2010, samedi en Roumanie. Le match Mexès-Abidal en défense Raymond Domenech maintiendra-t-il sa confiance à l’arrière-garde alignée contre la Serbie ou réhabilitera-t-il Mexès ? Le Romain a perdu des points après sa prestation catastrophique en Autriche (1-3) alors qu’Abidal avait tenu son rang, quatre jours après contre la Serbie (2-1), aidé il est vrai par la timidité des attaquants adverses. La bonne passe actuelle du joueur du FC Barcelone et son statut de pilier de la défense bleue (38 sélections) plaident largement en sa faveur, d’autant qu’à gauche, son poste en club, le sélectionneur a le choix entre Evra et le jeune Clichy (23 ans). Mexès pourrait également payer ses sautes d’humeur et sa fâcheuse tendance à perdre facilement ses nerfs. Il a ainsi été exclu ce week-end à Sienne (défaite 1-0) après avoir écopé d’un second avertissement pour contestation et des paroles déplacées à l’encontre de l’arbitre. Sa responsabilité était aussi engagée sur le but encaissé par son équipe. Pas forcément la meilleure façon de regagner en crédibilité aux yeux du patron des Bleus. Un entre-jeu à repenser Le retour de Patrick Vieira va forcément faire des déçus parmi les jeunes joueurs promus en son absence. Entre Jérémy Toulalan, titulaire à l’Euro 2008, et Lassana Diarra, c’est le joueur de Portsmouth qui semble le plus menacé. Si, au nombre de sélections (16 pour Diarra, 19 pour Toulalan), Diarra n’a rien à envier à son acolyte lyonnais, il souffre encore d’un manque de maturité évident dans le jeu alors que Toulalan s’est déjà forgé une solide expérience en Ligue des champions avec l’OL. La blessure au genou droit de Diarra, qui l’a empêché de tenir sa place face à Stoke City (2-1), n’est pas non plus rassurante à moins d’une semaine du match capital en Roumanie. Quel rôle pour Ribéry ? La polyvalence de « Francky » – capable d’évoluer à droite, dans l’axe ou à gauche – peut constituer un atout comme un casse-tête pour le sélectionneur. Malgré son souhait maintes fois répété de s’installer définitivement sur le flanc gauche, le joueur du Bayern pourrait cependant reporter ses rêves à plus tard et rester cantonné à un flanc droit démuni par le forfait de Govou (entorse de la cheville droite). D’autant que l’axe tricolore s’est trouvé un nouveau roi en la personne de Gourcuff et que Malouda rayonne de nouveau à Chelsea. À moins que Domenech n’ait la rancœur tenace envers le milieu des Bleus qu’il avait puni en tribunes contre les Serbes après ses critiques contre le sélectionneur dans L’Équipe. Dans ce cas, la solution Ribéry s’imposera d’elle-même à gauche. Qui avec Henry ? L’organisation en 4-4-2 avait échoué dans les grandes largeurs en Autriche, et les Bleus n’ont retrouvé leur salut et leur jeu face à la Serbie qu’avec un retour au traditionnel 4-2-3-1, la tactique (presque) gagnante du Mondial 2006. Quel que soit le schéma, Henry, meilleur buteur de l’histoire de la sélection (46 buts) et qui a renoué avec l’efficacité avec le Barça (2 buts en une semaine), est intouchable. Ce qui n’est pas le cas de Benzema, transparent lors de ses dernières apparitions en équipe de France. C’est d’ailleurs sa sortie à la mi-temps contre les Serbes et l’entrée en jeu d’Anelka qui avaient débloqué la situation. Mais le joueur de Chelsea, auteur dimanche de son 4e but en Premier League, souffre de problèmes musculaires. En cas de forfait d’Anelka, Benzema reviendra-t-il en grâce ou Henry évoluera-t-il seul en pointe ?