Présidentielle US Débat à haut risque pour Palin et Biden

Selon les sondages, les Américains sont de plus en plus nombreux à douter des capacités de la andidate républicaine à la vice-présidence. La candidate républicaine à la vice-présidence américaine, Sarah Palin, devait passer hier soir son grand oral, lors du seul débat télévisé l’opposant à son rival démocrate, Joe Biden, alors que les doutes sur sa capacité à gouverner grandissent, y compris dans son propre camp. Du côté démocrate, M. Biden, pilier de la scène politique américaine depuis près de 40 ans et président de la puissante commission des Affaires étrangères du Sénat, joue également gros et devait éviter à tout prix de commettre une des gaffes dont il est coutumier ou de se montrer trop condescendant à l’égard de sa rivale. S’il apparaissait comme un donneur de leçons supérieur et arrogant, M. Biden, 65 ans, pourrait contribuer à ranimer le sentiment « antiélitiste » sur lequel Sarah Palin, qui aime se présenter comme une Américaine ordinaire, continue de miser. « Biden est dans une situation difficile », estimait hier James Pfiffner, professeur de sciences politiques à l’Université George Mason de Virginie, avant le débat. Plusieurs dizaines de millions de téléspectateurs devaient suivre ce débat qui devait être retransmis à partir de 01h00 GMT (04h00 heure de Beyrouth, ce matin) sur la plupart des grands réseaux télévisés américains. Le débat, prévu pour durer 90 minutes, devait se dérouler à l’Université Washington de Saint Louis (Missouri). Les colistiers de Barack Obama et John McCain devaient être interrogés à tour de rôle par une journaliste de la chaîne publique PBS. Aucun échange direct n’était prévu entre les deux candidats. Après avoir été un atout, l’effet Palin est devenu un handicap pour M. McCain, selon un sondage publié hier par le Washington Post. Six électeurs sur 10 et deux femmes sur trois estiment que la gouverneure n’a pas l’expérience nécessaire pour remplacer le sénateur McCain en cas de disparition de ce dernier pendant l’exercice de ses fonctions. Deux électeurs indépendants sur trois estiment que Mme Palin n’a pas l’expérience requise pour devenir éventuellement présidente. Un tiers des électeurs se disent moins enclins à voter pour M. McCain en raison de Sarah Palin. Dans ces conditions, le débat s’annonçait crucial pour la gouverneure de l’Alaska. Il pourrait constituer sa dernière chance de rassurer le public américain sur son expérience. Depuis sa nomination sur le ticket républicain, le 29 août, Mme Palin n’a accordé que quatre entretiens à des chaînes de télévision, dont un qui se limitait à une seule question. Elle est apparue hésitante et parfois assez confuse dans ses réponses. Cependant, sur le terrain, Mme Palin continue de déplacer les foules. Les chaînes de télévision ont montré des extraits de débats auxquels elle a participé par le passé en Alaska. Mme Palin se montrait incisive face à ses rivaux et ne se démontait pas face aux questions difficiles, changeant de sujet avec aplomb. Ces derniers jours, Mme Palin s’est préparée au débat dans le ranch de M. McCain à Sedona (Arizona).