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Diplomatie À Saint-Pétersbourg, Merkel défend Tbilissi sans lui ouvrir la porte de l’OTAN

Les livraisons d’armes ukrainiennes à la Géorgie sont « un crime », estime Poutine. La chancelière allemande, Angela Merkel, a affirmé hier en Russie que l’intégrité territoriale de la Géorgie n’était pas « négociable », mais jugé prématuré un rapprochement dès décembre entre cette ex-république soviétique et l’OTAN. Mme Merkel a tenu ces propos lors d’une conférence de presse commune avec le président russe, Dmitri Medvedev, à l’issue d’un sommet russo-allemand à Saint-Pétersbourg. Les pays occidentaux dénoncent la reconnaissance par Moscou des territoires séparatistes de Géorgie, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, où près de 8 000 soldats russes resteront déployés aux termes d’accords de coopération militaire fraîchement signés. La chancelière s’est félicitée des « progrès dans l’application du plan de paix » en Géorgie, avec le déploiement des observateurs européens et le retrait prévu d’ici au 10 octobre des soldats russes, mais a souligné que les discussions à venir de Genève sur la sécurité dans la région seraient « très difficiles ». Parallèlement, les observateurs de l’UE ont repris hier leurs patrouilles, attendant toujours de pouvoir constater la levée du premier barrage russe dans les zones adjacentes aux territoires séparatistes géorgiens. De son côté, le porte-parole du ministère géorgien de l’Intérieur, Chota Outiachvili, a confirmé que « tous les barrages russes sont encore en place ». Conjuguant une fois de plus critique et esprit de dialogue envers Moscou, un exercice dont elle a le secret, la chancelière a insisté sur la nécessité de « continuer à discuter » avec Moscou, quelles que soient les « divergences ». Elle a surtout réaffirmé l’opposition de l’Allemagne à une entrée rapide de la Géorgie et de l’Ukraine dans l’OTAN, un point qui ne peut que satisfaire la Russie, farouchement opposée à l’arrivée de l’Alliance atlantique dans sa sphère d’influence historique. L’octroi du MAP (Plan d’action en vue de l’adhésion) à ces deux pays, qui leur donnerait de facto le statut de candidat officiel à l’OTAN, reste prématuré, a-t-elle ainsi jugé. Pour sa part, M. Medvedev a mis l’accent sur le climat d’apaisement deux mois après le conflit géorgien. « Il serait inexact de dire que ces éléments n’ont pas eu d’influence sur notre coopération. Mais le dommage causé a été minimum », a-t-il assuré. Le président russe a surtout eu beau jeu de fustiger les États-Unis dans la crise financière actuelle. Les deux dirigeants ont plaidé pour une nouvelle « architecture financière » mondiale. Les deux dirigeants se rencontraient pour la cinquième fois depuis l’élection de M. Medvedev en mars, signe de l’intensité du dialogue russo-allemand et de l’importance que Moscou accorde à Berlin. Ils se retrouvaient cette fois dans le cadre de consultations intergouvernementales annuelles. Ces consultations ont permis de montrer que la coopération économique restait au beau fixe entre les deux pays, quels que soient les sujets de friction. Le groupe allemand EON a ainsi signé à Saint-Pétersbourg un accord avec le géant russe Gazprom lui octroyant une part de 25 % dans l’immense gisement gazier Ioujno-Rousskoïe, en Sibérie. D’autre part, le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a qualifié de « crime » les livraisons d’armes ukrainiennes à la Géorgie, à l’issue d’une rencontre avec son homologue ukrainienne, Ioulia Timochenko. M. Poutine accusait ainsi Kiev d’avoir livré des armes aux Géorgiens lors de la guerre éclair du mois d’août.
Les livraisons d’armes ukrainiennes à la Géorgie sont « un crime », estime Poutine.
La chancelière allemande, Angela Merkel, a affirmé hier en Russie que l’intégrité territoriale de la Géorgie n’était pas « négociable », mais jugé prématuré un rapprochement dès décembre entre cette ex-république soviétique et l’OTAN. Mme Merkel a tenu ces propos lors...