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Actualités - CHRONOLOGIE

À Brih, ni réconciliation ni retour

À Brih, village du Chouf situé non loin de Beiteddine, à la population initialement constituée de 5 000 inscrits, composée de deux tiers de chrétiens et d’un tiers de druzes, la réconciliation ne s’est toujours pas faite entre chrétiens et druzes. Sur 270 familles chrétiennes déplacées durant la guerre de la Montagne, en 1984, aucune n’est retournée. Leurs maisons sont totalement détruites ou alors occupées par des familles druzes. Les stigmates de la guerre sont d’ailleurs toujours visibles dans ce village si calme et si vert, qui vit de l’agriculture et de l’artisanat. Même les maisons occupées par les familles druzes sont toujours éventrées, alors que de certaines habitations, il ne reste plus qu’un pan de mur ou un amas de pierres. Bien entendu, les familles déplacées n’ont pas encore encaissé d’indemnités pour reconstruire leurs maisons ou pour les réparer. C’est sur la construction, durant la guerre, de la Maison druze sur un terrain appartenant à des chrétiens que bute officiellement la réconciliation, alors que les pourparlers se poursuivent, mais sans avoir encore abouti. « La solution se fait attendre à cause de la Maison druze qui empiète sur 455 mètres de terrain appartenant à 5 personnes de la famille Adwan, explique le moukhtar de Brih, Chafic el-Ali. Nous en avons d’ailleurs arrêté la construction, à la demande de Walid Joumblatt, car les propriétaires veulent récupérer le terrain. » En effet, à l’entrée du village, trône la Maison druze, inachevée, en béton brut. Le moukhtar laisse entendre que les druzes veulent acheter le terrain à la famille Adwan qui refuse toujours de vendre. « Il faut que la réconciliation ait lieu », insiste M. el-Ali, tout en déplorant « l’entêtement de certains », qui freine l’avancée du dossier. « Mais nous sommes ouverts et faisons notre possible, par le biais de comités qui se réunissent régulièrement, pour que les choses s’arrangent. Nous comptons d’ailleurs beaucoup sur Mgr Nassar, l’évêque de Saïda et de Deir el-Qamar, pour que la réconciliation se fasse, et que le village soit reconstruit. » Et le moukhtar de préciser que « les deux communautés du village ont été lésées par la guerre », qu’il y a eu « des morts de part et d’autre », mais qu’aujourd’hui, « la rancœur a disparu ».
À Brih, village du Chouf situé non loin de Beiteddine, à la population initialement constituée de 5 000 inscrits, composée de deux tiers de chrétiens et d’un tiers de druzes, la réconciliation ne s’est toujours pas faite entre chrétiens et druzes. Sur 270 familles chrétiennes déplacées durant la guerre de la Montagne, en 1984, aucune n’est retournée. Leurs maisons...