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Actualités - CHRONOLOGIE

4 000 demandes d’indemnisations bloquées à la Caisse des déplacés faute de fonds

Depuis 1993, la Caisse centrale des déplacés a dépensé un milliard six cent millions de dollars, soit 2 433 milliards de livres libanaises sur 200 552 dossiers. Le président de la Caisse, Fadi Aramouny, qui occupe cette fonction depuis janvier 2001, explique que cette somme a été consacrée aux indemnisations de la guerre civile dans tout le Liban sauf au Sud, dans le caza de Rachaya et dans la Békaa-Ouest. « Une somme qui équivaut à une année de déficit de l’EDL », tient-il à dire. Les indemnisations de la guerre ont pris plusieurs formes, explique M. Aramouny, chiffres à l’appui : 987 milliards de LL ont servi à déloger les personnes qui occupaient des habitations (même dans le périmètre de Solidere), 628 milliards de LL ont été utilisés pour réparer les habitations endommagées, les lieux de culte et les couvents, ainsi que pour rénover les façades d’immeubles dans certaines régions, et 493 milliards de LL ont été consacrés à la reconstruction (et même à la construction de projets à Kobbé et à Tebbané). Par ailleurs, 274 milliards de LL ont servi à des projets d’infrastructure et 31 milliards de LL ont servi à indemniser les familles de victimes. Ainsi, précise-t-il, « la Caisse donne 30 millions de LL pour la reconstruction des habitations démolies et peut donner jusqu’à 18 millions de livres, selon les dégâts, pour la réparation d’une maison. Ces indemnisations sont données en deux temps, pour s’assurer que le propriétaire reconstruit ou répare effectivement son logement ». Quant aux indemnisations aux familles de victimes, elles sont de l’ordre de 30 millions de LL par victime. « Le principe de la Caisse et du ministère des Déplacés est de fournir une aide aux habitants pour les aider à reconstruire ou à réparer leur logement principal, remarque encore Fadi Aramouny. C’est la raison pour laquelle nous ne donnons qu’une seule aide à ceux qui possèdent plusieurs maisons. » Mais aujourd’hui, vu l’absence de fonds, il semble que les dossiers transmis par le ministère à la Caisse et finalisés par celle-ci s’entassent dans les tiroirs. « Nous avons finalisé 4 000 demandes d’indemnisations de particuliers pour 30 milliards de LL. Mais nous n’avons pas de quoi les payer. Nous attendons que les fonds soient disponibles », déplore M. Aramouny. Et le président de la Caisse de préciser que les aides de la Montagne sont financées à 100 % par l’État, alors que les aides de la guerre de 2006 ont été financées par la communauté internationale. Il observe cependant que les choses bougent aujourd’hui pour le village de Kfarmatta où il y a eu 142 morts des deux côtés druze et chrétien et où la réconciliation a eu lieu en 2007. « Nous avons déjà payé 40 milliards de LL. Nous venons de recevoir 10 milliards de LL pour effectuer les premiers versements de la réconciliation. Mais ces fonds ne sont toujours pas suffisants », dit-il. Fadi Aramouny évoque les priorités imminentes de la Caisse des déplacés, notamment les réconciliations dans trois régions de la Montagne. La première, qui est en cours de préparation, concerne les villages de Abay, Bennay et Aïn Drafil, la seconde vise le village de Brih, et la troisième concerne les villages de Kfar Selwan et Jouar el-Hoz. « Vu le manque de fonds, nous envisageons, avec le Premier ministre et le ministre des Déplacés, de préparer les dossiers et de les soumettre à des pays arabes amis. Ils pourraient ainsi parrainer la réconciliation dans ces villages qui sont d’ailleurs les seuls où la réconciliation n’a toujours pas eu lieu », conclut M. Aramouny. Les choses bougent, mais trop lentement au gré des déplacés, car la Caisse ne semble pas près de clôturer le dossier, 14 ans après la mise en place du ministère.
Depuis 1993, la Caisse centrale des déplacés a dépensé un milliard six cent millions de dollars, soit 2 433 milliards de livres libanaises sur 200 552 dossiers. Le président de la Caisse, Fadi Aramouny, qui occupe cette fonction depuis janvier 2001, explique que cette somme a été consacrée aux indemnisations de la guerre civile dans tout le Liban sauf au Sud, dans le caza de...