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Actualités - OPINION

Mon mea culpa Danielle BACHA

Bien sûr, comme beaucoup de Libanais, j’ai toujours voulu que tous les seigneurs de la guerre,  toutes communautés confondues, paient pour le sang de leurs victimes. Bien sûr, l’incarcération de Samir Geagea était à mes yeux la conséquence inéluctable et juste des crimes qu’il avait commis. J’avoue que, quelques années plus tard, lorsque tout le monde criait à l’injustice en disant qu’il était le seul à payer, je n’ai pas joint ma voix à la leur. J’avoue que lorsque les chrétiens se sentaient directement visés parce qu’il était le seul derrière les barreaux, je ne me suis pas ralliée à leurs protestations. J’avoue aussi qu’à la nouvelle de sa libération, je n’ai pas partagé la joie de ses supporters. J’avoue enfin que depuis qu’il a recommencé à jouer un rôle sur la scène locale, je suis la plus sceptique et la plus méfiante de ses auditrices. Depuis 2005, les Libanais en général et les chrétiens en particulier suivent la logique aberrante suivante : toute personne n’ayant pas rallié la cause de Michel Aoun est automatiquement classée pro-Forces libanaises.  Partant de ce principe, mon allergie notoire à Samir Geagea me rend de facto... aouniste. Eh bien non, je ne suis pas, comme la majorité des aounistes, aouniste par réaction, et ne voue pas au général, comme le reste des aounistes, un culte aveugle et idolâtre.  Orange, j’ai été dans le passé, qui ne l’était pas ? Or cette couleur est à présent à l’antipode du bon sens. En réalité, je ne suis fan de personne, quoique, lorsqu’il s’agit d’idées, de vision et de principes, c’est à ceux du 14 Mars que je m’identifie. Dimanche, je me suis retrouvée dans le discours d’un homme et dans ses arguments. Dimanche aussi, je n’ai pu m’empêcher de penser à cette mémorable journée du 14 Mars. Dimanche enfin, dans un extraordinaire élan, Samir Geagea a fait un vibrant mea culpa. Comédie, disent les uns, campagne électorale, disent les autres... Ils peuvent dire ce qu’ils veulent mais, indéniablement, cet homme, à défaut de nous faire oublier les horreurs commises par les FL pendant la guerre, a réussi la gageure de gagner le respect des chrétiens et de faire en sorte qu’ils exorcisent les démons du passé et tournent enfin la page. Article paru le mercredi 24 septembre 2008
Bien sûr, comme beaucoup de Libanais, j’ai toujours voulu que tous les seigneurs de la guerre,  toutes communautés confondues, paient pour le sang de leurs victimes.
Bien sûr, l’incarcération de Samir Geagea était à mes yeux la conséquence inéluctable et juste des crimes qu’il avait commis.
J’avoue que, quelques années plus tard, lorsque tout le monde criait à...