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Actualités - CHRONOLOGIE

Diplomatie L’Assemblée générale de l’ONU s’ouvre demain dans un climat international dégradé

L’aggravation des divisions sur les grands dossiers internationaux relance les appels à la réforme des Nations unies, notamment du Conseil de sécurité jugé inadapté aux réalités d’aujourd’hui. L’Assemblée générale de l’ONU ouvrira demain son débat annuel dans un climat international dégradé par le regain de tension Est-Ouest, consécutif au conflit géorgien, et par une crise économique globale qui menace de ralentir encore la lutte contre la pauvreté. Plus de 120 chefs d’État ou de gouvernement auront l’occasion de parler, à la tribune et lors d’innombrables rencontres bilatérales ou multilatérales, de nombreux sujets de friction comme la Géorgie, l’Iran, le Proche-Orient, le Kosovo et le Darfour. Ce rendez-vous rituel a pour thème, cette année, la bataille pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), consistant à réduire de moitié la grande pauvreté d’ici à 2015, sur fond de hausse vertigineuse des prix alimentaires et énergétiques. Un sommet sur la mise en œuvre des OMD dans le monde se tiendra jeudi en marge du débat général, avec la participation d’acteurs du secteur privé et de la société civile. Il sera précédé, aujourd’hui, par un sommet sur le développement en Afrique, seul continent encore à la traîne pour les OMD. Mercredi, le Conseil de sécurité profitera de la présence de chefs d’État pour tenir une réunion de haut niveau sur « la médiation et le règlement des conflits ». Le débat général connaîtra d’emblée plusieurs points forts, avec notamment, demain matin, le dernier discours de George W. Bush comme président des États-Unis. L’après-midi, le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, s’adressera à son tour à l’Assemblée. Seront également très attendus les propos que tiendra le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, tant dans son discours samedi que dans ses rencontres avec les dirigeants occidentaux. D’autre part, la semaine dernière, des diplomates ont affirmé que les craintes que l’affaire géorgienne n’empoisonne les discussions multilatérales sur d’autres sujets étaient infondées. Mais le conflit n’a guère aidé à combler les clivages entre les 15 membres du Conseil de sécurité, dont les cinq permanents dotés du droit de veto (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) ont bien du mal à garder leur cohésion sur certains dossiers épineux. « Je ne vais pas nier que nous sommes en désaccord fondamental avec ce qu’ils (les Russes) ont fait en Géorgie, mais nous pensons aussi avoir d’autres questions d’intérêt commun sur lesquelles nous devrions continuer à travailler ensemble », a déclaré l’ambassadeur américain à l’ONU, Zalmay Khalilzad. « Nous devons travailler avec la Russie (concernant la Géorgie) et ce faisant, nous espérons apaiser la tension générale sur d’autres sujets, la crise iranienne par exemple », a dit pour sa part l’ambassadeur de France, Jean-Maurice Ripert. Au Conseil de sécurité, les efforts occidentaux pour mettre fin au conflit du Darfour, promouvoir la démocratie en Birmanie ou au Zimbabwe ont été souvent bloqués cette année par la Russie et la Chine, auxquelles s’alliaient des non-alignés comme l’Afrique du Sud et la Libye. « Globalement, l’ONU a été un instrument utile pour la promotion de nos objectifs sur de nombreuses questions géopolitiques ou humanitaires », a dit M. Khalilzad. Mais d’autres, surtout les pays en développement, voient d’un autre œil le rôle et l’efficacité de l’ONU. « Nous continuerons à soutenir que la décentralisation dont les Nations unies ont un besoin urgent doit passer par la décentralisation du pouvoir cumulé par un petit groupe d’États », a déclaré le Nicaraguayen Miguel d’Escoto, nouveau président de l’Assemblée générale. Pour sa part, le Japon, qui milite pour obtenir un siège permanent au Conseil de sécurité, espère pouvoir rapprocher les deux camps. « Nous sommes convaincus que le Japon peut jouer un rôle très positif au Conseil », a déclaré son ambassadeur, Yukio Takasu. La composition du Conseil de sécurité est pratiquement inchangée depuis la création des Nations unies en 1945. Mais les appels à l’élargir pour le rendre plus représentatif des réalités du monde d’aujourd’hui divisent les États membres depuis des années.
L’aggravation des divisions sur les grands dossiers internationaux relance les appels à la réforme des Nations unies, notamment du Conseil de sécurité jugé
inadapté aux réalités d’aujourd’hui.
L’Assemblée générale de l’ONU ouvrira demain son débat annuel dans un climat international dégradé par le regain de tension Est-Ouest, consécutif au conflit...