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Santé L’OMS part en guerre contre la « cigarette électronique »

Inventée en 2004 par une société chinoise basée à Hong Kong, la « cigarette électronique » ne contient ni goudron ni CO2. Elle est vendue dans plusieurs pays, notamment au Liban. Elle vient de Chine, ne dégage pas de fumée mais peut être « très toxique » : la « cigarette électronique » ne vous veut pas du bien, a averti hier l’Organisation mondiale de la santé (OMS), furieuse de voir son logo utilisé pour la promotion de cet artefact censé servir au sevrage tabagique. La « cigarette électronique » se présente sous la forme d’un tube blanc contenant une pile et ressemble à une véritable cigarette. Elle ne dégage pas de fumée, mais une vapeur chargée de nicotine et d’essences aromatiques inhalée par l’utilisateur. Lorsque le « fumeur » aspire, une cartouche insérée dans le tube libère sans combustion la nicotine qu’elle contient, tandis qu’une petite lampe rouge s’allume au bout de la « cigarette » pour mimer la braise incandescente. « Un certain nombre d’additifs présents dans le produit peuvent être très toxiques », a averti le Dr Douglas Bettcher, directeur de la campagne antitabac de l’OMS. Aucune étude scientifique toxicologique ou clinique rigoureuse n’a été menée à ce jour, et « tant que cela n’a pas été fait, l’efficacité du produit ne peut être garantie », a-t-il encore mis en garde. En France, la Direction générale de la santé (DGS) et l’Agence du médicament ont relevé que « les cigarettes électroniques peuvent contenir des substances chimiques », telles que du propylène glycol, un solvant au pouvoir irritant, ou des dérivés terpéniques, qui « pourraient avoir une incidence » en cas d’antécédents d’épilepsie. L’Organisation mondiale de la santé est particulièrement en colère parce que « des fabricants de la “cigarette électronique” dans le monde entier ont utilisé le nom et le logo de l’OMS sur des sites Internet, sur des emballages ou dans des publicités » pour présenter leur produit comme une aide au sevrage tabagique. « Il est 100 % faux de prétendre que la cigarette électronique est une thérapie pour arrêter de fumer », a tempêté le Dr Bettcher. Les aides éprouvées au sevrage tabagique – patches, chewing-gums ou aérosols – ont été strictement testées et sont prescrites sous surveillance médicale, a-t-il souligné. « Si les vendeurs de “cigarette électronique” veulent aider les fumeurs à cesser de fumer, alors ils doivent mener des études cliniques et des analyses de toxicité, et se plier au cadre réglementaire », a expliqué le Dr Bettcher. L’OMS a envoyé aux fabricants des lettres pour exiger le retrait « immédiat » de son nom ou de son logo de tous leurs matériels promotionnels, a annoncé le Dr Bettcher en ajoutant que l’organisation se réserve le droit d’engager des poursuites judiciaires. La « cigarette électronique », largement commercialisée sur Internet, est vendue en Chine et dans de nombreux pays à travers le monde, notamment au Brésil, au Canada, en Finlande, en Israël, au Liban, aux Pays-Bas, en Suède et en Grande-Bretagne. Seules les autorités sanitaires turques « ont pris acte de l’absence de test scientifique approprié et en ont suspendu la vente », a indiqué le responsable de l’OMS. Les cartouches contenant la nicotine à des concentrations variables échappent aux taxes habituellement imposées par les États aux produits tabagiques, selon le Dr Bettcher.
Inventée en 2004 par une société chinoise basée à Hong Kong, la « cigarette électronique »
ne contient ni goudron ni CO2. Elle est vendue dans plusieurs pays, notamment au Liban.
Elle vient de Chine, ne dégage pas de fumée mais peut être « très toxique » : la « cigarette électronique » ne vous veut pas du bien, a averti hier l’Organisation mondiale de la...