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Actualités - CHRONOLOGIE

Peintures Le parcours de Bagdad à Sydney de « L’âne chargé d’une ville »

Ali Abbas à la galerie Zamaan*. Comme nombre de ses compatriotes, l’artiste irakien Ali Abbas a, dès sa naissance en 1965, été malmené par l’histoire cruelle et mouvementée de son pays. Comme nombre d’Irakiens, il s’est retrouvé obligé de quitter sa terre natale à la recherche d’un havre de paix, d’un lieu où poser ses pénates et, dans un idéalisme ultime, d’un pays des droits de l’homme. De Bagdad à Sydney, où il s’est définitivement installé depuis quatre ans, en passant par un bref séjour en Syrie et quelques années à Beyrouth, la route fut longue et semée d’embûches et de frustrations. C’est un peu ce parcours du combattant – où plutôt de la victime ! – qu’il représente à travers treize œuvres de grande dimension (dont plusieurs diptyques et triptyques) réunies sous l’amer intitulé « De Bagdad/Beyrouth à Sydney : l’âne portant une ville » et présentées à la galerie Zamaan, jusqu’au 19 octobre. Une symbolique forte Dans ces huiles sur toile chargées de symboles traditionnels irakiens, comme la femme à la bouche voilée, le palmier, le poisson, la barque qui traverse les deux fleuves, les cierges de vœux sur assiettes flottantes que l’on envoie voguer sur les cours d’eau, etc., l’artiste raconte sa nostalgie. En couleurs terre, ocre et brun pour les peintures évoquant les périodes bagdadienne et beyrouthine, et dans des tonalités plus vives, plus gaies, plus porteuses d’espoir dans celles relatives à l’installation à Sydney. Sauf que, même dans les flamboiements des rouges-orangés ensoleillés, même dans la vivacité d’un vert cru, d’un jaune lumineux, ou dans l’apaisement d’un bleu azur, les clés restent omniprésentes, symboles du désir sous-jacent d’un retour au bercail, à la « maison-terre-mère ». Un jour peut-être, semblent dire ces visages aux traits indéfinis mais aux regards que l’on devine levés vers le haut, dans une attitude d’espoir… Et puis, ça et là, dans ces peintures qui, finalement sans être de style narratif, racontent une vie faite de fuites, de vexations – notamment administratives dans les pays d’accueil ! – et de précarité, mais aussi de mémoire, d’identité nationale et d’espoir de retour, on aperçoit cet « âne chargé d’une ville ». Cet âne bâté, symbole de l’homme contemporain qui va son chemin en ployant sous le poids de sa charge… De maltraitances et de souvenirs. Comme souvent chez les artistes irakiens, une symbolique forte pour des toiles émouvantes ! Zéna ZALZAL *Galerie Zamaan, fin Hamra, rue Sadate, impasse 131. Horaires d’ouverture, du mardi au samedi, de 10h00 à 18h00. Tél. : 01/745571-72.
Ali Abbas à la galerie Zamaan*.
Comme nombre de ses compatriotes, l’artiste irakien Ali Abbas a, dès sa naissance en 1965, été malmené par l’histoire cruelle et mouvementée de son pays.
Comme nombre d’Irakiens, il s’est retrouvé obligé de quitter sa terre natale à la recherche d’un havre de paix, d’un lieu où poser ses pénates et, dans un idéalisme ultime,...