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Actualités - OPINION

La Situation Dialogue : une simple trêve déjà malmenée par les propos de Nasrallah Lélia MEZHER

Après la réunion d’hier à Baabda, la question est désormais de savoir s’il s’agit d’une trêve « avec un t majuscule » ou bien d’un simple répit temporaire, simplement parce que « tout le monde est fatigué », comme l’affirmait hier une source autorisée proche du parti Kataëb. Les milieux proches de Baabda ont à cet égard affirmé que la – très brève – reprise du dialogue a permis aux personnalités réunies de décider, d’abord, que la liste des participants ne sera pas élargie et que, ensuite, l’ordre du jour se limitera principalement, durant les prochaines séances qui se dérouleront à partir du 5 novembre prochain, à la stratégie de défense. Toutefois, une source proche du palais Bustros a relevé que la question de la participation n’avait pas été « définitivement tranchée » et qu’elle ne le sera qu’à la prochaine réunion. Même son de cloche du côté de la chaîne télévisée al-Manar, qui a soutenu que le président de la République Michel Sleiman avait déclaré qu’il était « pour l’élargissement » du dialogue tout en étant « contre tout changement ayant pour effet de conduire au remplacement d’une personnalité par une autre ». Le président aurait également rappelé la nécessaire unanimité qui doit être obtenue pour qu’une telle question soit tranchée. Les milieux du palais présidentiel ont néanmoins souligné que Michel Sleiman compte « se charger personnellement de la question » puisqu’il aurait « d’ores et déjà décidé de limiter la participation aux personnes présentes », toujours selon la source précitée. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, n’a cependant pas fait durer le suspense puisqu’il a affirmé lors d’une intervention télévisée qu’il faut « élargir le dialogue » en signe de « reconnaissance à l’égard de la Résistance » et pour des raisons stratégiques. Il ne fait donc pas de doute que la question de l’élargissement des participants au dialogue continuera à faire des vagues d’ici au 5 novembre prochain, ce qui aura indirectement pour effet de miner le semblant d’apaisement qui a, tant bien que mal, pu être obtenu hier à Baabda. À cet égard, et conscient de l’importance des tensions qui règnent entre chaque camp, Michel Sleiman a pris soin de réunir le président de la Chambre Nabih Berry avec les députés Mohammad Raad, Walid Joumblatt et Saad Hariri avant le début de la séance. Ce minisommet n’a toutefois pas réussi à apaiser les esprits, et la crispation transparaissait clairement sur les visages en début de séance. Complémentarité entre l’armée et la Résistance Les 14 personnalités se sont exprimées l’une après l’autre à l’issue de l’allocution de Michel Sleiman et après l’intervention du secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa. Ce dernier a une nouvelle fois renouvelé l’appui des pays arabes au processus de normalisation entamé par les différents camps politiques rivaux, mais a tenu, également, à exhorter les responsables locaux à « prendre soin » de leurs « affaires » par eux-mêmes. MM. Fouad Siniora et Saad Hariri ont mis l’accent sur « l’inquiétude » qu’ils éprouvaient à l’égard des problèmes sécuritaires qui se multiplient à travers le pays, pendant que M. Mohammad Raad a souligné l’importance de permettre « à tous de participer au dialogue ». Il a également indiqué que la stratégie de défense devait être discutée sous l’angle de la « complémentarité de la Résistance et de l’armée ». Quel bilan tirer de ces pourparlers ? Et surtout, pourquoi ce goût persistant de surplace en dépit des fleurs blanches, des grands rideaux et de l’atmosphère solennelle qui se dégageait de la salle de l’Indépendance du palais présidentiel ? Une source proche des Kataëb a relativisé l’implicite impression d’échec en affirmant que « l’important, c’est que cette réunion a bel et bien eu lieu ». « Le climat qui y régnait était calme et serein, il n’y a pas eu de clashs, mais tous ont montré qu’il y a un désir de normalisation », poursuit la source avant de se demander s’il s’agit d’une réelle trêve avec « un t majuscule » ou un simple « repos du guerrier ». « Il y a une volonté de donner une chance au dialogue, mais sûrement pas de jeter du lest. Les uns et les autres ont besoin d’une trêve », a-t-elle ajouté. Concernant la stratégie de défense, « l’important est de savoir quelle stratégie nous voulons appliquer et pour quelle République, sachant qu’il existe des désaccords fondamentaux sur les concepts de souveraineté et d’allégeance », indique-t-elle. Les milieux proches de Mohammad Safadi ont au contraire choisi de mettre l’accent sur un point de l’allocution présidentielle qui consolide la référence à l’État faite dans la déclaration ministérielle. « Il fait mettre en place une stratégie dans laquelle tous les points forts de l’État pourront se compléter », avait ainsi affirmé hier Michel Sleiman, avant d’affirmer que des « contacts bilatéraux » se poursuivront en attendant la prochaine séance de dialogue. Ces rencontres bilatérales ne doivent pas être sous-estimées, indique à cet égard un député du bloc du Courant du futur, parce que « l’expérience a montré qu’au cours des réunions précédentes place de l’Étoile, ce sont toujours les mêmes qui prennent la parole ». À quoi bon donc multiplier les interlocuteurs si le nœud du problème ne doit en fait être résolu qu’entre les principaux intéressés ? Ce député s’est ensuite empressé de se demander « comment devait être interprétée l’absence de Hassan Nasrallah » à Baabda. La réponse – à toute la problématique de la stratégie de défense – a fusé, cinglante, dans la soirée d’hier lorsque le secrétaire général du Hezb a estimé que « les tentatives de museler militairement la Résistance ou de l’isoler sur le plan populaire ont échoué. L’État doit donc préserver la Résistance, non l’immobiliser ».
Après la réunion d’hier à Baabda, la question est désormais de savoir s’il s’agit d’une trêve « avec un t majuscule » ou bien d’un simple répit temporaire, simplement parce que « tout le monde est fatigué », comme l’affirmait hier une source autorisée proche du parti Kataëb. Les milieux proches de Baabda ont à cet égard affirmé que la – très brève – reprise...