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Walker Evans et l’Amérique à l’honneur pour célébrer Cartier-Bresson

Le photographe américain Walker Evans (1903-1975), qu’il admirait, et l’Amérique – le pays «?qui m’a fait?», disait-il – sont mis à l’honneur pour célébrer Henri Cartier-Bresson (1908-2004), fondateur de Magnum et surnommé «?l’œil du siècle?», qui aurait eu 100 ans le 22 août. La Fondation Henri Cartier-Bresson, créée en 2003 à Paris par le «?père?» du photojournalisme, présente «?Henri Cartier-Bresson - Walker Evans. Photographier l’Amérique (1929-1947)?» en guise d’hommage à un homme qui «?détestait les célébrations?», dit à l’AFP sa directrice, Agnès Sire. L’exposition (10 septembre-21 décembre) de 86 tirages d’époque, issus de la fondation, de collections privées ou publiques, comme le musée Getty ou le MoMA de New York (Museum of Modern Art), associe à parts égales le travail de deux hommes qui se vouaient une admiration mutuelle. Cartier-Bresson a par ailleurs «?toujours été reconnaissant?» envers les États-Unis, où il a beaucoup travaillé, pour l’avoir exposé bien avant la France, ajoute-t-elle. Cartier-Bresson ne «?s’intéressait pas énormément à la photo, il préférait la peinture et la littérature?», dit Mme Sire. Walker Evans, qui partageait sa passion pour Ulysse de Joyce, fait partie avec André Kertesz et Eugène Atget du très petit nombre de photographes qui «?avaient droit à sa reconnaissance?», ajoute-t-elle. Il l’avait écrit en 2001 : «?Sans le défi que représentait l’œuvre de Walker Evans, je ne pense pas que je serais resté photographe.?» Evans «?a toujours été pour lui une sorte de modèle?», dit-elle. L’exposition propose des clichés réalisés entre 1929 et 1947 par les deux hommes – HCB lors d’un voyage en 1947 et 1947, ceux d’Evans sont plus anciens – dans l’Amérique profonde des villes et des campagnes. Tous deux sont allés photographier les passants à New York, les quartiers noirs du Mississippi, les petites villes du Sud, les paysages urbains. Ils avaient tous deux «?une même passion pour le réel, un même goût pour le social?», dit Mme Sire. Walker Evans a publié une «?photographie brute, un document d’après nature, sans que la photo soit enjolivée, sans chichis ou effets de lumière. C’était une sorte de révolution au milieu des années 30?», dit-elle. Il a «?ouvert la voie d’une photographie du réel, mais pas faite pour les journaux?», ajoute-t-elle. Cartier-Bresson y ajoute un plus grand intérêt pour la figure humaine, qu’il cherche d’abord à capter. Dans un même cliché représentant une maison de bois, celui de Cartier-Bresson inclut un jeune cycliste qui passe, remarque Mme Sire. Deux colloques, les premiers sur le sujet, sont par ailleurs organisés dans le cadre du centenaire du plus célèbre photographe français : à Cerisy-la-Salle (Manche), du 4 au 7 octobre, et au Petit Palais, Musée des beaux-arts de la ville de Paris, les 14 et 15 novembre. Trois ouvrages sont également publiés : le catalogue de l’exposition (éditions Steidl) et le premier livre de la collection Découvertes (Gallimard) jamais consacré à un photographe. La collection «?Art et artistes?» de Gallimard publie également un recueil d’articles du journal Le Monde, sous la direction de Michel Guerrin, consacrés de 1955 à 2007 au premier artiste «?dont la mort a été annoncée en une du Monde?», selon la directrice de la Fondation. «?Même Picasso et Matisse n’y ont pas eu droit?», dit-elle.
Le photographe américain Walker Evans (1903-1975), qu’il admirait, et l’Amérique – le pays «?qui m’a fait?», disait-il – sont mis à l’honneur pour célébrer Henri Cartier-Bresson (1908-2004), fondateur de Magnum et surnommé «?l’œil du siècle?», qui aurait eu 100 ans le 22 août.
La Fondation Henri Cartier-Bresson, créée en 2003 à Paris par le «?père?» du...