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Regard sur le sort des plus démunis Nicole SELWAN

Ni vouloir conquérir le monde ni devenir l’homme autour duquel rôdent de jeunes femmes avides de luxe, comme les plus ambitieux des jeunes Libanais. C’est d’un vieil homme démuni qu’il s’agit ici – comme il en existe tant au Liban?–, qui n’aspire qu’au besoin le plus basique?: se nourrir. Ce besoin vital pour tout humain partout dans le monde est aussi simple que cela, mais souvent non disponible là où l’on en a le plus besoin. Cet homme de plus de 70 ans fait la manche, place Tabaris. De l’intérieur de nos voitures climatisées, confortablement installés dans nos sièges, revenant ou partant déjeuner ou dîner, on croise le regard de ce monsieur demandant la charité à qui voudrait bien lui offrir 1?000 LL. Juste de quoi s’offrir une galette de thym par jour?! Mais il n’est pas question de cet homme seulement, mais de l’absence de toute aide sociale, de support, d’assistance aux personnes âgées. Au Liban, cet être pourrait être Monsieur Tout-le-monde, subvenant à ses besoins quotidiens en travaillant, si du moins il avait été plus jeune. Mais si cela était, en raison de la modicité du salaire minimum tel que fixé par nos dirigeants, celui-ci aurait-il pu épargner quelques sous pour assurer ses vieux jours?? Tout le monde le sait?: au Liban, un tel concept n’existe pas, c’est la famille qui devrait s’en occuper et non pas la patrie. Et pour ceux qui sont sans famille, alors un grand tant pis?!…Car, voyons, ce n’est pas la faute au gouvernement?! Ce qui ramène à dire que chaque citoyen est responsable à 100?% de lui-même. Il y a toutefois un grand problème qui se pose là?: ce citoyen aimerait être capable de se prendre en charge sans demander l’aide de qui que ce soit. Cependant, il n’en a pas les moyens car aucun des responsables ne s’en est sincèrement soucié. Essayer de gagner la sympathie des concitoyens, des partisans tout en tentant d’expliquer à tort ou à raison le sens des guerres du Liban reste apparemment plus important que la valeur de la qualité de vie. Sous ce soleil de plomb de l’été libanais, alors que nous autres, lecteurs, jeunes et moins jeunes, supportons à peine le temps d’atteindre nos paradis climatisés, cette personne – finalement Monsieur Tout-le-monde?–, tout de même reconnaissant d’être en vie, dit clairement?: «?Je cherche juste de quoi manger ce soir.?» Ce vieux monsieur se prend en charge et n’attend d’aide de personne. Il demande l’aumône – sa façon à lui de survivre. On se demande toujours d’où vient la misère du monde. Jamais de chez nous, évidemment. Regardons cela d’un œil plus innocent et moins intéressé. Si nous pouvions manifester davantage d’intérêt pour l’autre et une once en moins pour notre petite personne, ce vieux monsieur ne serait pas en train d’essayer de survivre sans se manifester, sans se faire entendre, pendant que nous, dans nos déjeuners mondains, rêvons de voyages, de voitures de luxe ou encore de soirées mondaines et VIP. L’unique fait d’y penser aiderait à faire évoluer les choses et ratisser ces creux d’indifférence. Osez donc adresser un regard plus humble et plus concerné au sort de nos vieux, nos anciens. Article paru le mercredi 10 septembre 2008
Ni vouloir conquérir le monde ni devenir l’homme autour duquel rôdent de jeunes femmes avides de luxe, comme les plus ambitieux des jeunes Libanais.
C’est d’un vieil homme démuni qu’il s’agit ici – comme il en existe tant au Liban?–, qui n’aspire qu’au besoin le plus basique?: se nourrir. Ce besoin vital pour tout humain partout dans le monde est aussi simple que...