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Gül se rendra à Erevan pour assister à un match de football Visite historique samedi du président turc en Arménie

Le président Abdullah Gül sera samedi le premier chef d’État de Turquie à se rendre en Arménie, mettant fin à deux décennies de silence diplomatique entre les deux pays dû à un wprofond différend sur la question du génocide arménien. M. Gül se rendra samedi à Erevan à l’invitation de son homologue arménien, Serge Sarkissian, pour assister au match Arménie-Turquie de qualification pour le Mondial 2010 de football, a annoncé hier la présidence turque dans un communiqué de presse. « Une visite effectuée dans le cadre de ce match est considérée comme susceptible de créer un nouveau climat d’amitié dans la région. C’est dans cette optique que notre président a accepté l’invitation », affirme la présidence. « Ce match devrait lever les obstacles empêchant deux peuples qui partagent une histoire commune de se rapprocher et créera de nouvelles bases », poursuit-elle. La visite de M. Gül sera la première d’un chef d’État turc en Arménie depuis l’indépendance de cette ancienne république soviétique en 1991. Ankara et Erevan n’entretiennent pas de relations diplomatiques à cause de leurs divergences sur le caractère génocidaire des massacres d’Arméniens commis entre 1915 et 1917 en Anatolie. Les Arméniens estiment que ces massacres commis sous l’Empire ottoman ont fait jusqu’à 1,5 million de morts et sont un génocide, une position adoptée par plusieurs pays. La Turquie rejette catégoriquement ce qualificatif et considère qu’entre 250 000 et 500 000 Arméniens, et au moins autant de Turcs sont morts dans des combats après que les Arméniens eurent pris les armes pour créer leur État indépendant. Autre pomme de discorde : Ankara a fermé sa frontière avec l’Arménie, en 1993, pour soutenir l’Azerbaïdjan turcophone dans son conflit avec Erevan sur la région du Nagorny-Karabakh. Ce territoire montagneux, de 150 000 habitants majoritairement arméniens, en territoire azerbaïdjanais, s’est autoproclamé indépendant en 1991 suite à un conflit armé impliquant les troupes d’Erevan, qui a fait près de 30 000 morts et provoqué l’exode de près d’un million de personnes. De timides signes de réchauffement sont apparus avec la confirmation de discussions secrètes des deux parties en Suisse. En 2005, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, avait fait un premier pas en proposant que les deux États installent une commission mixte d’historiens et s’en remettent à ses conclusions. Erevan a rejeté cette idée. La visite de M. Gül à Erevan, selon une source diplomatique, ne devrait durer que quelques heures et serait notamment motivée par les tensions régionales du conflit russo-géorgien, lancé début août. La présidence turque a appelé toutes les parties à saisir l’opportunité offerte « alors que les événements récents ont plongé les peuples du Caucase dans l’inquiétude ». M. Sarkissian a salué hier la proposition turque d’établir un forum pour encourager la coopération dans le Caucase, affirmant que « l’Arménie a toujours apprécié et apprécie tous les efforts pour renforcer la confiance, la stabilité et la sécurité (...) dans la région ». L’éventualité de la visite suscite depuis plusieurs jours des réactions indignées de l’opposition parlementaire et des milieux nationalistes turcs. « Moi, j’aurais préféré me rendre à Bakou pour un match, et non à Erevan », a sèchement déclaré le chef de l’opposition, Deniz Baykal, faisant référence à la politique turque traditionnelle de soutien à l’Azerbaïdjan.
Le président Abdullah Gül sera samedi le premier chef d’État de Turquie à se rendre en Arménie, mettant fin à deux décennies de silence diplomatique entre les deux pays dû à un wprofond différend sur la question du génocide arménien.

M. Gül se rendra samedi à Erevan à l’invitation de son homologue arménien, Serge Sarkissian, pour assister au match Arménie-Turquie de...