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Le convoi du Premier ministre Gilani essuie des tirs dans une banlieue d’Islamabad Le Pakistan accuse les forces étrangères en Afghanistan d’avoir directement violé sa souveraineté

Le Pakistan a accusé hier, pour la première fois depuis le début de la « guerre contre le terrorisme », les forces internationales en Afghanistan d’avoir directement violé sa souveraineté en attaquant un village et tuant 15 à 20 civils, dont des femmes et des enfants. Islamabad protestait régulièrement ces derniers mois contre les tirs depuis l’Afghanistan de nombreux missiles des troupes américaines ou de la CIA, lesquels ciblaient des talibans ou el-Qaëda dans les zones tribales du Nord-Ouest, frontalières. Mais hier, pour la première fois depuis fin 2001, Islamabad a accusé les forces internationales – probablement américaines – d’avoir conduit une attaque « directe » sur le sol pakistanais au moyen d’hélicoptères de combat et, peut-être, de troupes au sol. Seules les forces américaines opèrent de l’autre côté de la frontière à cet endroit et disposent de ce type d’appareils. Hier avant l’aube, alors que les habitants de Masanika, un village frontalier, terminaient leur dernier repas avant d’entamer leur jeûne quotidien en ce début de ramadan, quatre hélicoptères de combat ont surgi en provenance d’Afghanistan, selon le récit d’un responsable de l’administration locale et de hauts responsables des services de sécurité. Les versions divergent ensuite : ils auraient fait feu directement sur une maison, affirment les services de sécurité. Ils auraient déposé des soldats au sol qui auraient tiré sur des villageois en fouillant les maisons, d’après Mowaz Khan, un responsable de l’administration du district tribal du Sud-Waziristan. Au moins 20 « civils innocents » ont été tués, dont des femmes et des enfants, a affirmé le gouverneur de la Province de la frontière du Nord-Ouest (NWFP), Owaïs Ahmad Ghani. Un responsable local du district a parlé, lui, de 15 habitants tués. Si toutes les sources pakistanaises assurent qu’il s’agissait de troupes internationales basées en Afghanistan, elles divergent sur leur appartenance : Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF) de l’OTAN pour les uns, coalition internationale commandée par les États-Unis pour les autres. Des porte-parole des deux forces multinationales ont assuré à l’AFP à Kaboul, dans la matinée, qu’ils n’étaient pas « au courant » d’une quelconque opération en territoire pakistanais. Aux États-Unis, même commentaire au commandement central de l’armée américaine. « Ils n’ont arrêté personne et la maison qu’ils visaient appartient à un homme ordinaire d’une tribu locale, Nazar Khan », selon un haut responsable de l’administration locale sous le couvert de l’anonymat, assurant que des commandos au sol ont fouillé la maison. « Il s’agit d’une agression directe contre la souveraineté du Pakistan, et le peuple du Pakistan est en droit d’attendre des forces armées pakistanaises qu’elles (...) répliquent à de telles attaques », a déclaré le gouverneur Ghani. « De telles actions sont contre-productives et ne nous aident certainement pas à conjuguer nos efforts pour combattre le terrorisme », a commenté le ministère des Affaires étrangères, qui « condamne fermement l’attaque des troupes de la coalition ou de l’ISAF ». Parallèlement, à Rawalpindi, la banlieue populaire et tentaculaire d’Islamabad, la voiture blindée du Premier ministre pakistanais Yousuf Raza Gilani a essuyé hier des tirs au cœur d’un convoi, à trois jours de l’élection par les parlementaires du nouveau président. Son porte-parole, Zahid Bashir, qui avait d’abord assuré que M. Gilani se trouvait dans la voiture, a évoqué une « tentative d’assassinat », mais le gouvernement a admis peu de temps après que son chef n’était pas dans le convoi, qui partait le chercher à l’aéroport. « Cela ne ressemble pas du tout à une attaque des islamistes qui sont beaucoup plus professionnels et ont recours essentiellement aux kamikazes », a commenté pour l’AFP un haut responsable policier proche de l’enquête. « Cela ne semble pas être un travail de professionnel, c’est très étrange », a-t-il confié. Des talibans promettent de tuer « tous » les soldats français Un commando de talibans auteur de l’embuscade dans laquelle dix soldats français ont trouvé la mort le 18 août a menacé de tuer « tous » les soldats français s’ils restaient en Afghanistan, affirme l’hebdomadaire Paris Match à paraître aujourd’hui. Un reporter de Paris Match indique, photographies à l’appui, avoir rencontré dans la province du Laghman (Est) 28 combattants talibans, « le visage dissimulé par des foulards ». Deux d’entre eux portaient des Fama, le fusil d’assaut des forces françaises, l’un était vêtu d’un « uniforme français » et un autre portait « le casque et le gilet pare-balles » des troupes françaises, sans doute dérobés à des soldats tombés au combat. « Ces hommes sont morts à cause de Bush et de votre président. Nous n’avons pas voulu tuer vos maris ou vos enfants. Nous n’en voulons pas aux Français. S’ils partent, alors tout ira bien », assure le « commandant Farouki », interrogé par Paris Match. L’homme poursuit cependant : « Tant que vous resterez chez nous, nous vous tuerons. Tous. »
Le Pakistan a accusé hier, pour la première fois depuis le début de la « guerre contre le terrorisme », les forces internationales en Afghanistan d’avoir directement violé sa souveraineté en attaquant un village et tuant 15 à 20 civils, dont des femmes et des enfants.
Islamabad protestait régulièrement ces derniers mois contre les tirs depuis l’Afghanistan de nombreux missiles des...