Rechercher
Rechercher

Actualités

Accord entre les pays du CCG et Ankara pour plus de coopération dans les domaines politique, militaire et économique Inquiètes de l’Iran, les monarchies du Golfe se tournent vers la Turquie

Inquiètes de l’influence grandissante de l’Iran dans la région, les six monarchies arabes du Golfe ont signé un accord destiné à renforcer leur coopération avec la Turquie dans les domaines politique, militaire et économique. «Ce mémorandum est un pas sur la voie d’un partenariat stratégique avec la Turquie », a souligné cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr al-Thani, chef de la diplomatie du Qatar, qui préside actuellement le Conseil de coopération du Golfe (CCG). La cérémonie de signature tard mardi, avec le chef de la diplomatie turque Ali Babacan, a eu lieu en marge d’une réunion ordinaire des ministres des Affaires étrangères du CCG (Arabie saoudite, Koweït, Émirats arabes unis, Qatar, Bahreïn, Oman), à Djeddah, dans l’ouest du royaume saoudien. Une bonne partie de la rencontre a été consacrée à l’ouverture par l’Iran de deux bureaux administratifs sur l’île d’Abou Moussa, dans le Golfe, considérée par les Émirats arabes unis comme une violation d’un accord sur une administration conjointe de ce territoire. La réunion a condamné, dans un communiqué, cette démarche et demandé à l’Iran de « démanteler ces bureaux », dont l’ouverture alimente un différend vieux de plusieurs décennies. Téhéran a de son côté « condamné » la position des pays du CCG en la qualifiant d’« ingérence » dans les affaires intérieures iraniennes. L’Iran a pris en 1971 le contrôle d’Abou Moussa et des îlots de la grande et petite Tomb, près du détroit d’Ormuz, après le départ des forces britanniques du Golfe, et a toujours rejeté les prétentions des Émirats sur ces territoires. Abou Moussa est une île de 12 km2 à peu près à égale distance de l’Iran et des Émirats. Sa position stratégique et ses réserves supposées de pétrole en font un enjeu important. Abou Dhabi reproche à Téhéran d’avoir remis en cause en 1992 le statu quo qui prévalait jusqu’alors en renforçant sa présence militaire sur l’île. Outre ce différend, les monarchies sunnites arabes du Golfe s’inquiètent, même si elles ne le disent pas publiquement, de l’influence croissante en Irak et au Liban de l’Iran chiite, qui cherche à s’imposer comme une puissance régionale et qui est engagé dans un bras de fer avec l’Occident autour de son programme nucléaire controversé. Cheikh Hamad a affirmé que l’association avec la Turquie n’avait rien à voir avoir « l’équilibre des forces dans la région », dans une allusion à l’influence de l’Iran. « Notre coopération avec la Turquie est importante et nous souhaitons parvenir à une même entente avec l’Iran », a-t-il souligné, faisant remarquer que son pays travaillait à un rapprochement avec Téhéran, mais que ce dernier avait besoin, pour se concrétiser, d’un consensus au sein du CCG. De son côté, M. Babacan a exprimé, dans une déclaration écrite, l’intérêt de la Turquie pour la « stabilité du Golfe » et proposé de tenir une réunion annuelle entre son pays et ceux du CCG. Il a précisé que les deux parties allaient se rencontrer au printemps prochain en Turquie pour un tour d’horizon des questions d’intérêt commun. Cheikh Hamad a défendu le partenariat avec la Turquie en dépit des relations de ce pays avec Israël, en soulignant que « ces relations peuvent aider à établir la paix au Proche-Orient », donnant pour exemple le rôle joué par Ankara dans les négociations indirectes entre la Syrie et l’État hébreu. Il a estimé aussi que « les manœuvres militaires turco-israéliennes n’étaient pas dirigées contre les (pays arabes) de la région ». Abou Dhabi dément maltraiter les Iraniens arrivant aux Émirats Les Émirats arabes unis ont rejeté hier une plainte de l’Iran, qui a affirmé la veille que les Iraniens arrivant dans ce pays arabe du Golfe faisaient l’objet d’un traitement discriminatoire. Les aéroports des Émirats « utilisent des systèmes de contrôle de sécurité ultramodernes (...) qui sont appliqués à tous les voyageurs sans exception et qui ne visent pas une nationalité en particulier », a déclaré un responsable du ministère émirati des Affaires étrangères cité par l’agence officielle WAM. Mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères a annoncé avoir convoqué le chargé d’affaires des Émirats pour lui signifier « une véhémente protestation contre les insultes et l’attitude discriminatoire envers ses ressortissants, de la part des responsables des aéroports de ce pays ». Dans un communiqué cité par l’agence iranienne Fars, le ministère iranien a accusé ces responsables de « créer des problèmes inhabituels aux Iraniens » et d’avoir arrêté certains d’entre eux.
Inquiètes de l’influence grandissante de l’Iran dans la région, les six monarchies arabes du Golfe ont signé un accord destiné à renforcer leur coopération avec la Turquie dans les domaines politique, militaire et économique.
«Ce mémorandum est un pas sur la voie d’un partenariat stratégique avec la Turquie », a souligné cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr al-Thani, chef de la...