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Actualités - CHRONOLOGIE

Assad demande à Paris de contribuer aux négociations indirectes avec Israël La visite de Sarkozy à Damas consacre la nouvelle relation franco-syrienne

Le président français Nicolas Sarkozy, également président en exercice de l’Union européenne, a entamé hier une visite à Damas pour poursuivre la normalisation avec la Syrie et tenter de peser sur la scène diplomatique proche-orientale, dominée par les États-Unis. M. Sarkozy, premier chef d’État occidental à visiter Damas depuis cinq ans, a été accueilli à l’aéroport international de Damas par le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem. Il était accompagné du chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, et d’une importante délégation économique. Le chef de l’État français s’est immédiatement dirigé vers le Palais du peuple, le palais présidentiel, où une cérémonie d’accueil officielle lui a été réservée avant qu’il ne rencontre son homologue syrien Bachar el-Assad. Un entretien en tête à tête a été suivi de discussions élargies réunissant les délégations des deux pays. Les chefs d’État se sont ensuite adressés à la presse avant de dîner ensemble dans la vieille ville de Damas. « Avec le président Bachar el-Assad, nous construisons pas à pas une relation de confiance pour tourner la page » des désaccords, a affirmé M. Sarkozy à Damas. « Nous souhaitons que cette évolution positive se développe », a-t-il insisté. Le 12 juillet, Nicolas Sarkozy avait reçu le président syrien, l’avait invité le lendemain au sommet de l’Union pour la Méditerranée, puis le 14 juillet au défilé militaire de la fête nationale, suscitant de vives critiques de l’opposition. Le président Assad a, pour sa part, déclaré hier que la Syrie voulait que la France joue un rôle dans les négociations indirectes de paix entre son pays et Israël, au cours du point de presse commun avec son homologue français. Ces négociations indirectes, reprises entre Damas et l’État hébreu en mai après un gel de huit ans, « sont le seul moyen de parvenir à des négociations directes », a souligné le président syrien, qui a qualifié son entretien avec M. Sarkozy de « sincère et constructif ». Les négociations directes « ont besoin de la présence des États-Unis aux côtés des autres parties participant à ce processus », a ajouté Bachar el-Assad. Le président français lui a répondu que le rôle joué par la France serait celui « que les acteurs (concernés) lui demanderaient de jouer ». Depuis quelques mois, les deux pays se parlent indirectement, via Ankara. « Le 5e round de ces discussions, qui doit se tenir le 7 septembre, sera important car il abordera le sujet le plus difficile entre Israël et la Syrie: le tracé des frontières le long du lac de Tibériade », relève l’Élysée. Le dossier des négociations indirectes syro-israéliennes sera de nouveau traité lors d’un sommet quadripartite qui réunira à Damas les présidents français, syrien et turc, ainsi que l’émir du Qatar. C’est aussi en tant que président en exercice du Conseil européen que M. Sarkozy participera à ce sommet, le chef de l’État cherchant à imposer la France et l’Union européenne (UE) dans le jeu diplomatique proche-oriental, dominé par Washington. Hier, Israël jouait toutefois la prudence en appelant l’Europe à « faire très attention dans ses rapports avec la Syrie quand ce pays s’ouvre » à elle. « Sauf un léger changement de ton, la politique syrienne n’a pas changé », a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère des Affaires étrangères israélien Yigal Palmor. Les deux présidents ont également évoqué, hier, le dossier nucléaire iranien. Le président français a réaffirmé que la possession par l’Iran d’une arme nucléaire représentait une menace pour la paix, tout en invitant Damas, un allié de Téhéran, à jouer un rôle dans ce dossier. « L’Iran ne doit pas posséder l’arme nucléaire, mais l’Iran comme tous les pays du monde a le droit au nucléaire civil », a déclaré M. Sarkozy au cours de la conférence de presse. Le président français a appelé la Syrie à jouer un rôle dans ce dossier qui oppose l’Occident à l’Iran depuis des années. « Chacun à sa manière peut faire passer les messages », a-t-il indiqué. « Dans le respect des alliances traditionnelles de la Syrie, celle-ci peut contribuer à la paix », a poursuivi le dirigeant français, précisant qu’il « y avait des relations de confiance entre l’Iran et la Syrie ». « La situation est grave et il faut trouver la paix », a-t-il martelé. Le président syrien a, de son côté, insisté sur le fait que son pays souhaitait « jouer un rôle pour démontrer qu’il (le programme nucléaire de l’Iran) s’agissait d’un programme pacifique et non militaire ». « Nous poursuivrons le dialogue avec la France et l’Iran et nous espérons parvenir à une solution pacifique (...) car personne au monde ne peut supporter une solution non pacifique, dont les conséquences seraient catastrophiques », a-t-il averti. Sur le plan économique, cette visite devrait être l’occasion pour Total, qui exploite déjà des gisements dans l’est de la Syrie, de signer des contrats pour étendre ses périmètres d’exploration et d’exploitation, a indiqué l’Élysée.
Le président français Nicolas Sarkozy, également président en exercice de l’Union européenne, a entamé hier une visite à Damas pour poursuivre la normalisation avec la Syrie et tenter de peser sur la scène diplomatique proche-orientale, dominée par les États-Unis.
M. Sarkozy, premier chef d’État occidental à visiter Damas depuis cinq ans, a été accueilli à l’aéroport...