Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

VIOLON D’INGRES Pour Joe Chedrawi, la photographie est une passion accaparante

C’est l’histoire d’une passion irrépressible qui lui est tombée dessus durant la guerre de 2006. Ce n’est pas une passion amoureuse mais, comme dit la chanson, «?si ça n’est pas de l’amour, ça y ressemble?». Du moins dans quelques-unes de ses manifestations les plus symptomatiques, comme l’obsession et l’accaparement. Jusqu’à la fameuse guerre de juillet 2006, Joe Chedrawi, tout juste 26 ans, menait une vie «?normale?». Comprendre?: il sortait, partageait avec ses amis les loisirs ordinaires de la jeunesse libanaise. Puis vint le grand chamboulement de l’été 2006. Il se retrouve bloqué dans son Ehden natal. Entre-temps, ce jeune diplômé en génie biomédical de l’ESIB venait d’être embauché à Murex, une société éditrice de logiciels financiers, où il devait prendre en charge ses fonctions au mois de décembre. C’est durant les quelques mois de flottement précédant son nouveau poste que, désœuvré, il va s’adonner à la photographie. Laquelle se révélera sa grande passion. Le mot n’est pas trop fort. Car, à partir de là, sa caméra (achetée quelques mois plus tôt lors d’un voyage à Las Vegas) ne le quittera plus. Un regard différent «?Je me suis découvert par la photographie un autre regard. Différent, plus détaillé, plus pointu, plus original?», affirme, sans prétention, Joe Chedrawi. Un regard singulier porté sur les êtres, les paysages, les natures mortes, les choses tout simplement qu’il exprime pleinement dans ses clichés. «?En fait, je fais souvent attention à des détails que la majorité des gens ne remarque pas de prime abord. Je les capte avec ma caméra pour les montrer aux autres et partager avec eux cet autre regard?», souligne-t-il. Cela peut être une harmonie insoupçonnée dans les couleurs d’un paysage, une expression fugitive d’un visage, une moue que le modèle ne se connaissait pas… Derrière le viseur de son appareil digital professionnel, le jeune homme voit «?différemment, mieux, ou encore plus loin…?». Et cela, grâce tant aux nombreuses lentilles hypersophistiquées qu’il commande de l’étranger, qu’à sa pratique désormais ininterrompue de cet art. Car, et c’est là où le bât blesse, depuis sa découverte de l’«?infini plaisir de la photographie?», Joe Chedrawi avoue y consacrer tout son temps libre et son argent. Désormais, tous les week-ends, jours fériés et moments de liberté de cet ingénieur consultant financier, qui bosse en cours de semaine plus de 12 heures par jour, sont dévolus à la photographie. Même en voyage, il trouve moyen de visiter des photographes pour discuter avec eux des «?secrets du métier?». Sauf que, lucide, Joe Chedrawi commence à s’inquiéter de l’isolement vers lequel le mène progressivement cette passion trop dévorante. «?Je n’ai plus de temps pour rien d’autre. Je ne vois plus mes amis, je ne sors plus comme avant et je régule mes horaires de soirées en fonction des virées photographiques que je veux faire le lendemain. Certains jours, je me sens trop envahi et j’ai envie de tout abandonner?: la photographie, la caméra, les lentilles… Pour reprendre une vie plus équilibrée?», confie ce jeune homme, qui présente décidément tous les indices d’une histoire d’amour accaparante, à la manière de «?ni sans toi, ni avec toi?»… Sauf qu’elle se joue avec une caméra ! Premières cimaises… Jusqu’au dimanche 31 août, les festivaliers de «?Ehdanyate?» ont pu découvrir les belles images de Joe Chedrawi. Par ailleurs, une sélection de ses tableaux photographiques orne également les cimaises du Talleyrand, jusqu’à la mi-septembre. Mais vous pouvez également avoir accès à son site : www.joechedrawi.co.nr Zéna ZALZAL
C’est l’histoire d’une passion irrépressible qui lui est tombée dessus durant la guerre de 2006. Ce n’est pas une passion amoureuse mais, comme dit la chanson, «?si ça n’est pas de l’amour, ça y ressemble?». Du moins dans quelques-unes de ses manifestations les plus symptomatiques, comme l’obsession et l’accaparement.


Jusqu’à la fameuse guerre de juillet 2006, Joe...