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Actualités - CHRONOLOGIE

Deir el-Qamar, ou le charme préservé

Fakhreddine Ier en avait fait la capitale du Mont-Liban. Aujourd’hui encore, Deir el-Qamar et son architecture féodale fascinent les visiteurs des quatre coins du monde. Pour cette nouvelle saison estivale, plusieurs activités ont été prévues par la municipalité. Le Centre culturel français, logé dans les locaux de l’ancienne caserne des mercenaires de Fakhreddine II, sert régulièrement de lieu de conférences. Depuis dimanche dernier, la Fondation Fouad Ephrem Boustany doit y organiser des conférences sur le thème de « Deir el-Qamar, cité des émirs de la plume ». Plus bas, aux abords de la place publique, se tient comme chaque été le vieux souk, où sont vendus objets de fabrication artisanale, souvenirs du Liban, antiquités et autres babioles. Toutefois, les touristes sont bien moins nombreux que dans certaines villes comme Aley ou Beyrouth, et pour cause : Deir el-Qamar ne compte aucun hôtel et seulement quelques restaurants. Il serait pourtant dommage de passer à côté des trésors dont foisonne ce village du Chouf. L’une des curiosités de Deir el-Qamar est le château de Moussa. Le châtelain, un excentrique de 79 ans, nous a raconté comment il a bâti de ses propres mains cette citadelle : « Quand j’avais 14 ans, j’étais très amoureux d’une fille. Mais au lieu de me rendre cet amour, elle me méprisait parce que j’étais pauvre. J’ai alors travaillé pendant plusieurs années, j’ai mis de l’argent de côté et j’ai entrepris de construire ce château. Cela m’a pris 60 ans, mais j’ai réussi. » À l’intérieur de la citadelle, des personnages animés mettent en scène l’enfance de Moussa. Plus loin, une collection d’armements est exposée ainsi que des objets traditionnels libanais. Les touristes, arabes pour la plupart, ne se contentent pas de visiter le château : tous tiennent également à rencontrer M. Moussa. L’un des autres passages obligés à Deir el-Qamar est le musée Marie Baz. Installé dans ce qui fut autrefois le palais de l’émir Fakhreddine II, il accueille aujourd’hui les curieux venus observer les personnalités de cire comme Jacques Chirac, Rafic Hariri ou encore Jean-Paul II. Les personnages, qui coûtent 125 000 dollars la pièce, sont fabriqués par le musée Grévin de Paris. M. Samir Émile Baz, propriétaire du musée, nous a déclaré : « Certains visiteurs viennent parfois se plaindre de la présence d’un personnage et pas d’un autre. La statue de Michel Aoun, par exemple, m’a souvent posé problème. Or moi, je m’intéresse à l’histoire, pas à la politique ! » Les curieux et autres férus d’histoire apprécient également les bâtiments religieux de Deir el-Qamar. Sur la place publique se trouve une mosquée vieille de plus de 500 ans. Un peu plus haut, c’est une ancienne synagogue, construite au XVIIe siècle par des proches de Fakhreddine, que peuvent visiter les touristes. Aujourd’hui, elle accueille les enseignements privés. Malgré l’afflux touristique de cette saison, certains commerçants du village continuent de se plaindre. Ils se sentent défavorisés en comparaison avec d’autres localités qui attirent beaucoup plus de touristes. Quelques-uns déplorent le manque de restaurants, d’autres souhaiteraient que la municipalité organise plus d’animations nocturnes. Un touriste anglais nous a toutefois confié : « Regardez autour de vous, ces ruelles, ces bâtiments médiévaux, cette vue. Deir el-Qamar a su préserver son charme à travers les siècles. Suis-je le seul à penser qu’il y a mieux à faire au Liban que boire et manger ? » Espérons que non.
Fakhreddine Ier en avait fait la capitale du Mont-Liban. Aujourd’hui encore, Deir el-Qamar et son architecture féodale fascinent les visiteurs des quatre coins du monde.
Pour cette nouvelle saison estivale, plusieurs activités ont été prévues par la municipalité. Le Centre culturel français, logé dans les locaux de l’ancienne caserne des mercenaires de Fakhreddine II, sert...