Pari réussi pour deux banquiers libanais établis à Londres Kheiry Sammakieh et Nicholas Akle se lancent à l’assaut du mont Elbrouz Linda ABI ASSI

En septembre 2007, Kheiry Sammakieh, banquier libanais établi à Londres, s’était lancé un pari fou : escalader le légendaire et redoutable Kilimandjaro afin de réunir des fonds et financer des projets dans le domaine de l’éducation dans son pays natal. Pari réussi. Et près d’un an après avoir hissé le drapeau libanais au sommet du point culminant d’Afrique, ce passionné de la grimpe, aidé par Nicholas Akle, également banquier libanais vivant à Londres, est parvenu à venir à bout du mont Elbrouz, au sommet duquel les couleurs du pays du Cèdre flottent aujourd’hui fièrement au vent. Il leur aura fallu quatre jours passés dans des conditions imprévisibles et huit éprouvantes heures de marche pour accomplir leur mission et conquérir, le 7 août dernier, le plus haut sommet d’Europe continentale, qui culmine à 5 642 mètres. Une fois la dernière marche de leur périple gravie, les deux Libanais en ont profité pour effectuer une transaction symbolique sur la Bourse de Beyrouth afin de témoigner de leur confiance inébranlable dans l’économie de leur pays de cœur. Grâce à ce nouvel exploit, près de 160 000 dollars ont été rassemblés ; cet argent servira à rénover trois orphelinats libanais. Les rumeurs vont bon train sur les multiples dangers du mont Elbrouz. D’après Kheiry Sammakieh, on raconte en effet qu’un alpiniste allemand aurait perdu une jambe suite à son ascension et qu’un alpiniste norvégien aurait souffert d’intoxication, en raison de la pollution de l’eau. Mais bien résolus à arriver coûte que coûte au sommet, Kheiry Sammakieh, Nicholas Akle et leurs compagnons ne se sont pas laissés abattre, et ne se sont pas laissés impressionnés par les bruits qui courent, par la fatigue et le vertige, par les avertissements de leur guide ni même par l’altitude. D’autant que le climat imprévisible ne leur rendait pas la tâche facile. Kheiry se souvient que les ciels dégagés succédaient aux brouillards les plus épais : « Si un jour on pouvait apercevoir la mer Noire, le lendemain on ne voyait rien à un mètre devant soi. » Après avoir réussi une ascension relativement chanceuse du Kilimandjaro, du moins en termes de climat, le mont Elbrouz s’est montré particulièrement coriace : le vent qui vous cingle le visage, les variations de température, le froid insoutenable et un sommet particulièrement abrupt... tout s’accordait pour pousser Kheiry, Nicholas et leurs compagnons de voyage à rebrousser chemin. Mais rien ne pouvait décourager les deux compères qui ont effectué la montée si redoutée sans se départir de leur bonne humeur et sans perdre de vue le but de leur mission. Parce que cette mission, Kheiry Sammakieh et Nicholas Akle l’ont accomplie avec opiniâtreté pour la bonne cause. Tous deux sont membres de « Lebanon United », un groupe basé à Londres qui rassemble des fonds afin de soutenir des initiatives de développement durable dans le domaine de l’humanitaire et de l’éducation au Liban ; ce groupe est entièrement composé de bénévoles et travaille en collaboration avec bon nombre d’ONG afin de soutenir plusieurs nobles causes au Liban. Grâce à leur ascension réussie d’Elbrouz, près de 160 000 dollars ont été assurés par Barclays Capital ; cet argent a été confié à une organisation caritative basée au Royaume-Uni. Les trois orphelinats libanais qui bénéficieront de cette aide sont situés à Zahlé, Beyrouth et Nabatiyeh. Kheiry Sammakieh n’en est pas à son premier fait d’armes. Il y a deux ans, cet amoureux de la nature, toujours prêt à relever de nouveaux défis, s’est lancé dans l’escalade. Au fil des mois, il s’est pris de passion pour cette discipline, perfectionnant sa technique jusqu’à maîtriser parfaitement l’art de la grimpe. Il s’est alors mis à escalader les plus hauts sommets du Royaume-Uni afin de se préparer pour un projet grandiose : l’ascension du mythique Kilimandjaro. C’est alors que fut officiellement formé le « Lebanon United Climbing Team », composé d’autres banquiers, tous Libanais établis à Londres, également grimpeurs à leurs heures perdues. En septembre 2007, Khiery Sammakieh, alors accompagné de Hani al-Omari, Salim Halabi, Mohammad Chouheir et Seif Sammakieh, a réussi son pari et a escaladé le Kilimandjaro, effectuant au sommet la transaction boursière la plus haute jamais réalisée. L’argent récolté a été utilisé pour réhabiliter des écoles libanaises et améliorer leur infrastructure, la qualité de l’enseignement et le soutien social qui leur est procuré. Elbrouz et donc le deuxième sommet escaladé par Kheiry Sammakieh, mais certainement pas le dernier. Son objectif ultime : partir à l’assaut des sept sommets les plus hauts du monde, répartis sur les cinq continents, et effectuer des transactions sur la bourse de Beyrouth sur chacun de ces sommets. Après en avoir déjà escaladé deux pour la bonne cause, Kheiry, Nicholas et « Climbing for Lebanon» n’ont aucunement l’intention de s’arrêter en si bon chemin et sont bien déterminés à continuer de rassembler des fonds pour des projets à but caritatif, de faire parler du Liban, mais aussi « proclamer haut et fort notre conviction que le Liban a un bel avenir devant lui ». Tout ce qu’il nous reste à faire, c’est applaudir à leur initiative, leur souhaiter bonne route et surtout espérer que leur acharnement à vouloir améliorer le sort du Liban fasse des émules chez leurs compatriotes libanais.