Les lecteurs ont voix au chapitre

Nos anges gardiens Dans un pays où la félonie s’étale dans la presse au quotidien,des anges gardiens veillent sur nous. Je ne parle pas de ces anges que l’on pourrait un jour rencontrer. Ou pas d’ailleurs. Mais de ceux qui passent souvent parmi nous, que l’on voit bien sans regarder, que l’on entend haut et fort, sans avoir besoin de vraiment prêter l’oreille. Toujours prêts à voler, partout, en tout temps. Rien ne les arrête. De la pluie, des balles, ils se moquent. Tout comme leurs cousins d’en haut. Ils donnent tout, sans jamais rien attendre.? Pour avoir répondu présent encore une fois, les remercier, c’est exprimer ma profonde gratitude, alors qu’ils sont déjà partis répandre l’espoir ailleurs. Merci, bénévoles de la Croix-Rouge. Mitri BUSTROS Oubliée, la fête Et Marie?? demanda l’enfant. – Marie, Notre-Dame du Liban, «?Sittna?» Mariam vénérée par tous les Libanais, est au Nord?; elle pleure tout à côté des mamans qui ont perdu leurs enfants. Elle est partout?: à Aïn-Alak, au centre-ville, au Sud, dans la montagne, dans la Békaa. Elle sait que le souvenir est encore plus douloureux à chaque fois qu’on assassine ces enfants depuis longtemps, depuis la nuit des temps. Elle revoit son Fils, descendu de la Croix, assassiné, mutilé, une couronne d’épines sur la tête. Elle le reçoit dans ses bras... mort. – Marie a oublié sa fête, son Assomption. Elle aurait voulu que tout le Liban allume des bougies dans les grands, les petits jardins, au bord des balcons, ou même dans un pot de basilic, en union de prière. Elle aurait voulu que les cloches le soir sonnent le glas. L’enfant a tout compris. Il court, cherche sa tirelire, la casse, tend son petit pécule à son papa?: «?Tu donneras ça à ceux qui n’ont plus de jambes ou plus de bras. Je ne veux pas acheter des pétards.?» Marie, le visage inondé de larmes, soudain sourit à l’enfant. Lilian LAHOUD Baabdate