Karzaï renvoie deux officiers de l’armée pour « négligence » Washington exprime ses regrets après la mort de plus de 90 civils afghans

Plus de 90 civils ont été tués vendredi dans l’ouest de l’Afghanistan dans un bombardement de la coalition sous commandement américain, selon une commission d’enquête présidentielle, qui met en cause l’absence de coordination entre forces américaines et afghanes. Les États-Unis ont exprimé hier leurs regrets pour « la perte de vies innocentes parmi les Afghans que nous sommes censés protéger », sans toutefois confirmer le nombre de victimes. La tragédie s’est déroulée vendredi, près du village d’Azizabad, dans le district isolé de Shindand, où les insurgés sont très présents, à quelque 120 km d’Herat, la grande ville de l’ouest du pays. La région était calme hier, après que des manifestations eurent dégénéré samedi, des habitants brûlant une voiture de police et proclamant « Mort à l’Amérique ». Mais le conseil des ulémas (dignitaires religieux musulmans) de l’ouest de l’Afghanistan a condamné « les ennemis de l’islam qui trempent leurs mains dans le sang des innocents » et appelé à manifester demain à Herat. Le président Hamid Karzaï a annoncé hier le renvoi de deux officiers de l’armée, pour « négligence et rétention d’information à propos de la frappe aérienne tragique et irresponsable ayant frappé le village d’Azizabad, dans le district de Shindand », dans un communiqué. Dans un premier temps, le ministère afghan de la Défense avait fait état de la mort de cinq civils et 25 talibans. « La tragédie est beaucoup plus grave que nous ne l’avions initialement pensé », a reconnu hier le général Mohammad Zaher Azimi, porte-parole du ministère de la Défense.