Hommage au président Husseini Georges TYAN

J’ai eu le plaisir de connaître le président Hussein Husseini avant même qu’il ne soit élu député. Son affabilité, sa courtoisie et sa modestie m’avaient fait deviner quel genre de personne il est. Je peux affirmer que, devenu président de la Chambre des députés, son comportement à l’égard de tout un chacun n’a pas changé d’un iota. Il est resté humble, d’une simplicité remarquable. C’est de cette pâte-là que sont faits les grands hommes qui manquent cruellement à notre panorama politique. Que suis-je resté faire dans cette galère?? s’est sans doute demandé le président Husseini, qui, mieux que chacun, étant lui-même dans l’hémicycle, a pu constater de visu que le discours politique était tombé bien bas. Dégoûté, il a jeté l’éponge, dans une République qu’il avait lui-même portée sur les fonts baptismaux de Taëf et qui périclitait encore plus chaque jour, jusqu’à putréfaction. Dans ce qu’est devenue l’Assemblée nationale, où s’agitent les pauvres acteurs d’un théâtre de l’ombre de nains, l’ancien numéro deux de l’État souffrait de solitude, se demandant par quelle trappe étaient passés ces gens cultivés, ces ténors aux envolées lyriques, aux reparties empreintes d’une finesse extrême qui avaient fait les beaux jours des joutes oratoires du Parlement et la fierté de ceux qui les avaient élus. Grandeur et décadence certes, mais devons-nous boire le calice jusqu’à la lie?? Les élections législatives pointent à l’horizon. À quelle gent irresponsable allons-nous encore confier l’avenir de notre pays et de nos enfants?? J’espère que l’acte plein de courage, d’abnégation, certes mûrement réfléchi – car il n’est pas homme à agir sur un coup de tête – du président Husseini portera ses fruits et que le prochain hémicycle comprendra des personnes ayant une expérience avérée de la chose publique ou ayant fait leurs preuves dans leurs domaines respectifs, aptes et capables de relever et le pays et les défis qui nous attendent. Mes hommages, Monsieur le Président. Bravo et merci d’être resté tout au long de ces années égal à vous-même. Georges TYAN Conseiller municipal de Beyrouth Article paru le vendredi 15 août 2008