Rapport EFG Hermès s’attend à une croissance de 3,5 % en 2008 et 4,5 % en 2009

La banque d’investissement EFG Hermès a publié un rapport portant sur les perspectives économiques dans plusieurs pays de la région parmi lesquels se trouve le Liban. Le rapport cité par le bulletin hebdomadaire de Bank Audi, Lebanon Weekly Monitor, souligne que EFG Hermès a estimé que l’économie libanaise semble récolter des gains à court terme de l’amélioration perceptible de la stabilité politique, depuis la conclusion de l’accord de Doha en mai dernier et la récente formation d’un gouvernement d’union nationale. En effet, tous les indicateurs économiques montrent un nouvel élan de l’activité économique. Aussi, EFG Hermès demeure-t-elle réticente au sujet des perspectives de croissance économique pour 2008 avec des prévisions de 3,5 % comme la croissance économique dans le pays a fait montre de volatilité ces dernières années. La banque d’investissement est demeurée prudente en ne surestimant pas le potentiel du changement politique. En revanche, les perspectives pour 2009 suggèrent une hausse de l’activité, EFG Hermès prévoyant une croissance réelle du PIB de 4,5 % en 2009. En termes nominaux, le rapport prévoit une PIB de 27,6 milliards de dollars en 2008 et 30,7 milliards de dollars en 2009. Selon EFG Hermès, l’inflation en 2007 a atteint un de ses niveaux historiques, soit 9,3 %. En 2008, ce pourcentage devrait légèrement reculer, mais il demeurera élevé autour de 8 % jusqu’à ce qu’il diminue plus tard en 2009 à 6,3 %. Un pourcentage qui est quand même élevé en référence au taux d’inflation d’avant 2007. Ces perspectives reflètent clairement que l’inflation est, en effet, un risque qui ne se dissipera pas à court terme. Le rapport a également abordé le secteur externe et les finances publiques du Liban. La banque d’investissement a ainsi noté qu’en 2008, les volumes des échanges commerciaux se sont accrus, conduits par une forte demande régionale et un regain de l’activité locale. Aussi, les récentes données ont montré un élargissement du déficit commercial sur un an, en prenant en compte une expansion élevée des importations par rapport aux exportations et la faiblesse du dollar. Le déficit commercial, qui avait été estimé à 36,6 % du PIB en 2007, devrait atteindre plus tard en 2008 39 % du PIB. Concernant la balance des paiements, EFG Hermès a estimé que vers la fin 2008, la balance des paiements atteindra environ 2 milliards de dollars, presque égale à son niveau de 2007. Fin 2009, la balance devra croître de près de 50 % pour totaliser 3 milliards de dollars. Comme pour les finances publiques, le rapport a noté que pour le premier semestre de 2008, les données fiscales ont montré une solide hausse en termes de revenus. La banque d’investissement a prévu une légère amélioration du déficit fiscal de 10,2 % en 2007 à près de 10 % du PIB en 2008 due à une hausse des dépenses en subvention et salaires. Les dépenses du Trésor, qui représentent majoritairement des transferts de fonds à l’EDL, ont augmenté de 50 % au cours du premier semestre de 2008 en raison de la hausse du prix du fuel. En ce qui concerne la part de la dette domestique du PIB, EFG Hermès a prévu un recul de 82 % en 2007 à 74 % en 2008 et à 76 % en 2009. De même selon les prévisions, la dette externe atteindra 80 % du PIB en 2008 et 75 du PIB en 2009, une baisse de 84,1 % en 2007. Cette amélioration des perspectives de la dette est inspirée de l’arrivée davantage de fonds des participants à la conférence Paris III. Par ailleurs, le rapport a mentionné des chiffres portant sur les crédits consentis par les banques privées. La croissance de ces crédits atteindra 11 % sur un an en 2008, soit trois fois le taux de croissance de 3,2 % de 2007. En 2009, les banques continueront sur leur lancée au niveau de cette activité avec une croissance attendue de 8 %, rappelant que les crédits accordés par les banques visent essentiellement les compagnies régionales qui absorbent l’excédent de liquidités qui caractérise le secteur bancaire libanais. Enfin, EFG Hermès a exprimé des réticences concernant la mise en place de réformes économiques comme la restructuration de l’EDL et la vente des deux licences d’exploitation du réseau de téléphonie mobile avant l’organisation d’élections législatives en 2009.