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Actualités - REPORTAGE

« L’enfant doit être le fruit de l’amour », estime l’Église catholique

L’Église catholique refuse la procréation médicalement assistée (PMA) sous toutes ses formes. «?Elle insiste sur l’importance de la procréation dans le cadre de l’union, estimant que l’enfant a le droit de naître d’une relation d’amour entre ses parents, explique le père Charbel Chléla, enseignant en bioéthique. Cette position du pape Paul VI a été mal reçue, car la société estime que le fait de dissocier la procréation de la relation sexuelle est un acquis et un bienfait pour l’humanité.?» «?Par contre, l’Église catholique ne s’oppose pas à l’intervention de la médecine pour faciliter la rencontre naturelle et augmenter les chances de fécondation, ajoute-t-il. Au cas où cette intervention échoue, elle considère que le couple a d’autres possibilités pour réaliser son projet parental, le recours à l’adoption à titre d’exemple.?» «?L’Église manifeste son estime pour l’homme, insiste le père Chléla. C’est la raison pour laquelle elle proteste contre toute violence qui déshumanise l’humanité. Le respect de l’enfant, dès la conception, est un élément de tout le combat humain et chrétien pour l’homme.?» Se basant sur ces convictions, le magistère s’est officiellement prononcé sur le sujet de la procréation dans l’Instruction Donum Vitae (DV), publiée par la Congrégation pour la doctrine de la foi en 1987. Cette Instruction insiste sur «?le respect et la défense de la vie de l’être humain et sur le droit de ce dernier à la vie dès le premier moment de son existence?», sur «?l’unité corporelle et spirituelle de la personne humaine appelée à la communion avec Dieu?», ainsi que sur «?la dignité de la procréation et celle de l’être humain doté d’une âme spirituelle?». «?Le désir des parents d’avoir des enfants est naturel, mais cela ne confère pas aux époux un droit à avoir un enfant, puisque le droit à l’enfant est contraire à sa dignité et à sa nature, poursuit le père Chléla. L’enfant n’est pas un dû et il ne peut pas être considéré comme objet de propriété. Il est plutôt un don.?» Se prononçant ainsi sur l’insémination artificielle avec sperme du conjoint (IAC), le DV précise que l’acte médical prévu au cours de cette méthode de PMA «?ne doit pas se substituer à l’acte conjugal?», estimant que «?l’insémination est moralement illicite?». Quant à l’insémination artificielle avec sperme de donneur (IAD), le DV juge qu’«?elle est contraire à l’unité du mariage, à la dignité des époux, à la vocation propre des parents (devenir mère et père l’un par l’autre) et au droit de l’enfant à être conçu et mis au monde dans le cadre du mariage et par le mariage?». Par conséquent, elle est «?moralement illicite?». Pour ce qui est de la fécondation in vitro intraconjugale et le transfert embryonnaire (Fivete), le DV «?distingue entre le désir d’un enfant, nécessaire pour la procréation humaine responsable, et les moyens utilisés pour l’avoir?», constate le père Chléla. «?La bonne intention ne suffit pas, poursuit-il. Le procédé de la Fivete doit être jugé en lui-même, et ne peut emprunter sa qualification morale définitive ni à l’ensemble de la vie conjugale dans laquelle il s’inscrit ni aux actes conjugaux qui peuvent le précéder ou le suivre. Sans oublier que la Fivete implique d’innombrables fécondations et la destruction d’êtres humains.?» L’Église catholique s’oppose donc «?du point de vue moral?» à la Fivete homologue (ovocytes et spermatozoïdes du couple), estimant qu’elle est «?en elle-même illicite et opposée à la dignité de la procréation et de l’union conjugale, même quand tout est mis en œuvre pour éviter la mort de l’embryon humain?». Cela s’applique également à la Fivete hétérologue (don de sperme). À ce sujet, le DV précise?: «?Bien que l’Église ne puisse pas approuver la modalité par laquelle est obtenue la conception humaine moyennant une technique artificielle, tout enfant qui vient au monde devra cependant être accueilli comme un don vivant de la bonté divine et être éduqué avec amour.?» «?En ce qui concerne la question de la réduction embryonnaire, l’Église refuse le recours à cette technique sous prétexte que les grossesses multiples ne peuvent pas arriver à terme ensemble, soit à cause de la mort spontanée des embryons dans l’utérus, soit à cause de la naissance prématurée du fœtus sans espoir de vie, souligne le père Chléla. La sélection et l’élimination de quelques embryons ne seraient pas justifiées pour sauver les autres ou au moins l’un d’eux. On doit reconnaître à l’enfant qui doit naître, et à partir du premier moment de la conception, les droits humains fondamentaux, et en premier lieu celui de la vie, qui ne peut pas être violé dans aucun cas. La réduction embryonnaire est ainsi considérée comme un avortement sélectif. Il s’agit d’un désordre moral même si cette réduction est voulue comme fin ou utilisée comme moyen.?»
L’Église catholique refuse la procréation médicalement assistée (PMA) sous toutes ses formes. «?Elle insiste sur l’importance de la procréation dans le cadre de l’union, estimant que l’enfant a le droit de naître d’une relation d’amour entre ses parents, explique le père Charbel Chléla, enseignant en bioéthique. Cette position du pape Paul VI a été mal reçue,...