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Actualités - CHRONOLOGIE

Le chef d’état-major particulier de Sidi Ould Cheikh Abdallahi serait le cerveau du putsch Coup d’État en Mauritanie, le premier président démocratiquement élu arrêté

Le coup de force, qui intervient 15 mois après l’élection présidentielle du printemps 2007, a été mené sans effusion de sang. Le chef de l’État mauritanien, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier président démocratiquement élu du pays, ainsi que le Premier ministre Yahya Ould Ahmad Waghf, ont été arrêtés hier matin à Nouakchott par des membres de la garde présidentielle. « Cela s’est fait sans violence pour la bonne raison que ce sont des éléments putschistes qui assuraient la sécurité du président », a précisé à l’AFP le porte-parole de la présidence, Abdoulaye Mahmadou Ba. Le général Ould Abdel Aziz, chef d’état-major particulier du président et commandant de la garde présidentielle, que le président avait démis de ses fonctions dans la matinée, est très vite apparu comme le chef des putschistes. Le président avait pris hier matin un décret nommant de nouveaux officiers à la tête de la garde présidentielle, de l’état-major national et de la garde nationale. « Trois généraux ont refusé d’obtempérer à l’ordre présidentiel et sont entrés en rébellion », a commenté le porte-parole. Les putschistes se sont ensuite organisés en « conseil d’État », dirigé par le général Ould Abdel Aziz. L’aéroport international de Nouakchott était en outre fermé hier, mais les frontières ne l’étaient pas, selon une source sécuritaire. La situation semblait relativement calme dans la capitale, aucune violence n’ayant été rapportée. Des militaires étaient toutefois positionnés près de la présidence et aux environs de la radio et de la télévision publiques dont les émissions avaient été coupées pendant plusieurs heures dans la matinée. Hier midi, la radio d’État a diffusé, entre des chants populaires, le premier communiqué du « conseil d’État », lu par le ministre de la Communication et indiquant que le décret présidentiel de nouvelles nominations était « nul et sans effet ». En soirée, une source proche de la junte a indiqué qu’une élection présidentielle serait « probablement » organisée dans deux mois. Selon cette source, la junte devait également rapidement annoncer le maintien des institutions actuelles (Assemblée nationale, Sénat...). Selon des observateurs, le général Ould Abdel Aziz était en outre derrière la fronde des 48 parlementaires qui avaient claqué la porte du parti au pouvoir lundi. Ces 25 députés et 23 sénateurs avaient alors annoncé leur démission du parti présidentiel (le Pacte national pour la démocratie et le développement, PNDD). En 15 mois, le président avait progressivement perdu ses soutiens au sein de l’armée et du Parlement. Le porte-parole des députés dits « frondeurs », Sidi Mohammad Ould Maham, a affirmé qu’en tentant d’évincer les généraux, « il s’est attaqué de front à l’armée qui a réagi pour le déposer et, en quelque sorte, il fait les frais de ses mauvaises décisions ». Ce coup de force des militaires intervient alors que l’élection présidentielle du printemps 2007 avait été saluée comme un « modèle démocratique » pour l’Afrique et le monde arabe. Il intervient également trois ans après le coup d’État militaire qui avait renversé en août 2005 le président Maaouiya Ould Tayeh. Sur la scène internationale, le coup d’État a été largement condamné, notamment par Bruxelles et Washington. L’Union africaine (UA) a « exigé le rétablissement de la légalité constitutionnelle », et le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a dépêché à Nouakchott le secrétaire général de la présidence tournante de l’Union du Maghreb arabe – dont la Mauritanie fait partie – pour « suivre l’évolution de la situation ». Ancienne puissance coloniale, la France a souligné hier son attachement à la « stabilité » de la Mauritanie, pays pauvre en grande partie désertique, frappé depuis fin décembre par trois attaques de la mouvance d’el-Qaëda et touché de plein fouet par le choc pétrolier et la crise alimentaire mondiale.
Le coup de force, qui intervient 15 mois après l’élection présidentielle du printemps 2007, a été mené sans effusion de sang.
Le chef de l’État mauritanien, Sidi Ould Cheikh Abdallahi, premier président démocratiquement élu du pays, ainsi que le Premier ministre Yahya Ould Ahmad Waghf, ont été arrêtés hier matin à Nouakchott par des membres de la garde...