Les lecteurs ont voix au chapitre

Faire-part Avec l’admission il y a quelques jours de Dame Électricité aux soins intensifs, puis à l’état comateux – prélude à l’agonie?–, quelle fut grande la surprise des Libanais de voir sur leur petit écran le président d’une commission parlementaire (censé pourtant, le pauvre, être en congé estival) défier les propriétaires des générateurs électriques, et leur monopole sauvage, en proposant une idée géniale que le défunt Archimède lui-même n’aurait pas trouvée. Les municipalités, disait notre génie local, devraient acheter des générateurs et abaisser ainsi les prix des abonnements mensuels des citoyens. Les Libanais, choqués, venaient de réaliser, et pour la première fois, que notre office autonome Zéro Volt, une fois enterré, n’aura point d’héritiers. Qui sait même si, après sa mort, il ne sera pas possible à chacun de s’emparer d’un poteau haute ou basse tension… Surtout que les élections législatives ne sont pas loin, et que le slogan d’un de nos futurs parlementaires pourrait probablement être?: donnez-moi votre voix en échange du courant. Antoine SABBAGHA Ziyad Baroud et la Résistance Lors d’une intervention à la télévision il y a quelques semaines, et avant qu’il ne devienne ministre, Me Ziyad Baroud, affirmait que le droit international reconnaissait le droit à la résistance, même à titre individuel, et à plus forte raison à un groupe d’individus pour la libération d’un territoire occupé. Que serait-ce pour une résistance bien organisée et qui a prouvé son efficacité?? Serait-il utile de demander son avis à Me Baroud, juriste reconnu et respecté, maintenant qu’il est ministre dans le nouveau cabinet Siniora et qu’il sera engagé par toute décision concernant la Résistance?? Rakfa KHOURY Qui sème la peur... récolte la rancœur L’autre matin, le cœur des Libanais a battu la chamade au rythme des rafales de tirs qui les ont arrachés à leur sommeil tranquille du samedi. Les conflits de Tripoli s’étaient-ils étendus vers les volcans éteints de Beyrouth?? Ou bien était-ce tout simplement, une fois de plus, des coups de feu dans le vide pour célébrer quelque discours tout aussi vide?? Ou seulement des feux d’artifice «?agrémentés?» de quelques vrais coups de feu?? Les échos résonnaient et se succédaient, injustifiés et empoisonnant la belle matinee?; les alarmes de voitures, affolées, se déclenchaient. Et toujours pas de bonnes nouvelles à fêter. Le bouquet, ce fut quand on découvrit le pourquoi du comment qui a finalement tout expliqué?: on venait d’annoncer les résultats du brevet?! Entre-temps, les staccatos avaient couvert toute la journée de leur parfum explosif, nous rappelant, si besoin en était, que les armes sont bien chargées et prêtes à partir à tort et à travers. Illégalement, comme de bien entendu... Hala KAMBRIS