Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

LECTURE - Depuis plus de 10 ans, Assabil œuvre à la promotion de la lecture publique La 3e bibliothèque municipale ouvre ses portes à Monot

Après Bachoura en 2001 et Geitawi en 2004, voilà la troisième bibliothèque publique municipale de Beyrouth qui vient d’ouvrir ses portes rue Monot. Elle est gérée, comme ses consœurs, par Assabil – les Amis des bibliothèques publiques. Cette association non gouvernementale vient aussi de lancer un bibliobus qui devrait permettre aux habitants de plusieurs quartiers de la ville d’avoir accès aux services d’une bibliothèque publique… ambulante. En attendant, et c’est l’objectif final, la création de douze bibliothèques municipales à Beyrouth. La bibliothèque de Monot entre donc dans le cadre de l’élargissement de ce réseau de bibliothèques. «?Elle est le fruit de la collaboration entre Assabil et la municipalité de Beyrouth, et elle est généreusement cofinancée par le Conseil régional d’Île-de-France (CRIF)?», indique Michèle Wardé-Fawaz, présidente d’Assabil. Explications?: «?Avec la municipalité de Beyrouth, nous avons développé depuis huit ans un plan de partenariat, pionnier en son genre, entre une instance publique et une association non gouvernementale, qui permet à la municipalité de mettre en place des bibliothèques publiques dans la capitale. Un tel accord permet aux deux partenaires de profiter mutuellement de leurs expertises et positions institutionnelles, indispensables à la réalisation du projet. Bien que la municipalité ait à sa disposition un large éventail de possibilités et de droits d’initiation et d’“implémentation” de projets, elle bénéficie de l’expertise, de l’enthousiasme et des ressources humaines d’une ONG. L’ONG, de son côté, bénéficie du statut de la municipalité pour créer des bibliothèques qui sont véritablement “publiques” – des bibliothèques non seulement au service du public, mais qui appartiennent au public. Le format de partenariat public-privé pour la gestion et la création de projets publics comme des bibliothèques municipales est donc particulièrement attractif.?» Avec des objectifs bien nobles comme encourager la lecture, créer des bibliothèques publiques, engager les instances publiques dans le développement des projets culturels et coopérer avec les associations, les centres culturels, les universités pour promouvoir les bibliothèques et les livres, Assabil a réalisé une étude de mise en place du réseau de 12 bibliothèques municipales, sur demande de la municipalité et grâce à un financement de ce partenaire de choix qu’est le Conseil régional d’Île-de-France. Le document offre un aperçu global du projet et définit les objectifs généraux, le choix des sites et les besoins génériques des bibliothèques de quartier. Il est accompagné de 10 études de quartier commissionnées par Assabil afin d’évaluer les besoins et demandes de chaque quartier. «?Les nouvelles bibliothèques publiques seront à thèmes, précise Mme?Fawaz. Les quartiers suivants ont été choisis pour les accueillir : Aïcha Bakkar, Badawi, Carracas, Karm el-Zeitoun, Mar Élias, Musée, Monot, Sanayeh, Sassine et Tariq el-Jdideh. L’espace restreint d’une petite bibliothèque limite sa capacité d’offrir de grandes collections. Pour cela, nous avons décidé que chaque bibliothèque aura une collection de base?; s’y ajoutera une sélection de livres sur un thème particulier.?» À Monot, par exemple, ce sont des ouvrages sur les arts qui ont la primeur. «?Ce lieu fraîchement rénové (et qui a pris la place de l’ancienne Maison du livre) a pour ambition de devenir plus qu’une petite bibliothèque publique de quartier, ajoute la présidente d’Assabil. Elle est entourée d’institutions culturelles importantes?: l’USJ, l’Université pour tous, une branche du Conservatoire national, la Bibliothèque orientale, le Musée de la préhistoire et, bien entendu, le théâtre Monnot qui est juste à côté.?» Les deux bibliothèques déjà existantes constituent deux espaces publics visités par environ 100-150 personnes chaque jour. Plus de 30 000 documents (livres, périodiques, vidéos, etc.) y sont mis à la disposition de 1800 abonnés, sans compter les nombreux simples visiteurs. Les bibliothèques accueillent diverses activités culturelles ou citoyennes : lectures de contes, ateliers d’écriture, de théâtre et d’arts plastiques, expositions pédagogiques, débats, ciné-clubs, soirées musicales et littéraires, initiation à l’informatique, contribution aux événements nationaux consacrés au livre, et prennent part aux efforts de solidarité dans les périodes de conflits.?«?Bien que de nombreuses personnes habitant à Beyrouth ne soient pas familières avec le concept de “bibliothèque publique”, notre expérience a montré qu’une fois les bibliothèques établies, elles deviennent des espaces publics vibrants et animés pour les résidents (notamment les enfants) des quartiers avoisinants ainsi que pour les étudiants?», conclut Michèle Wardé-Fawaz. Et de trois, donc?! Monot, cette fameuse rue qui s’enflamme la nuit, s’enrichit le jour d’une enseigne culturelle qui vient s’ajouter aux prestigieuses institutions académiques voisines. Cérébrale le jour, fêtarde la nuit, c’est Monot version 2008. «?Kotobus?» sur les routes Sur la corniche de Manara, un bus multicolore attire l’attention des promeneurs. Non, il ne s’agit pas d’un «?revival?» des cafés-express d’antan qui proposaient aux passants moult boissons caféinées et autres sodas. Ce véhicule avenant aux portes grandes ouvertes propose une nourriture autrement plus intellectuelle. Il s’agit du premier bibliobus d’Assabil. Cette bibliothèque mobile est un don de l’ambassade de France. Sa rénovation et sa modification ont été subventionnées par l’ambassade du Canada. Un deuxième bus, un don du Conseil régional d’Île-de-France, est en cours de préparation. Il prendra la route vers la fin de l’été. Les fonds de livres et les frais de maintenance de ces véhicules sont subventionnés par le ministère de la Culture, le Fonds canadien, l’ambassade de France, la Fondation Anna Lindh, l’Open Society Institute et Première Urgence. Le bureau régional de l’Unesco a mis à la disposition d’Assabil un lieu de stationnement et un local pour disposer les livres. Les bibliobus circuleront entre Beyrouth et ses banlieues, plus précisément entre Tarik el-Jédidé et Bourj el-Brajneh, et entre Karm el-Zeitoun et Bourj Hammoud. À présent, un véhicule se trouve les mardis et jeudis au jardin de Sanayeh (de 10h00 à 17h00) et, sur la corniche de Ain el-Mrayssé, les vendredis (de 10h00 à 17h00) et les samedis (de 10h00 à 13h00). Il convient de préciser que, comme dans toutes les bibliothèques d’Assabil, les lecteurs pourront consulter, à partir du «?Kotobus?», le catalogue informatisé commun où sont classés 42?500 ouvrages. Rappel Assabil est une association non gouvernementale, à but non lucratif, fondée en 1997 pour créer et développer des bibliothèques publiques au Liban, gratuites et ouvertes à tous, et fonctionnant selon les principes du manifeste de l’Unesco sur la lecture publique (1994). Gérée par un comité administratif de 7 membres, Assabil œuvre à créer des bibliothèques dans la capitale, à développer les services et les activités des bibliothèques?régionales et à renforcer le réseau de bibliothèques publiques dans tout le pays. Horaires d’été Les bibliothèques publiques municipales de Beyrouth sont ouvertes en août du mardi au samedi. Bachoura et Geitawi accueillent les visiteurs de 9h00 à 13h00 et de 15h00 à 17h00. Les samedis de 9h00 à 13h00. Heures de contes?: les vendredis à 16h00. Monot est ouverte du mardi au vendredi de 10h00 à 18h00, les samedis de 10h00 à 13h00. Les soirées de performances de théâtre à Monot jusqu’à 20h00. Maya GHANDOUR HERT
Après Bachoura en 2001 et Geitawi en 2004, voilà la troisième bibliothèque publique municipale de Beyrouth qui vient d’ouvrir ses portes rue Monot. Elle est gérée, comme ses consœurs, par Assabil – les Amis des bibliothèques publiques. Cette association non gouvernementale vient aussi de lancer un bibliobus qui devrait permettre aux habitants de plusieurs quartiers de la...