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Pourquoi Paris III ? Albert SARA

Il y a quelque vingt mois, se déroulait la conférence internationale Paris III, que le président Chirac soutenait à bout de bras, dans son ardeur à vouloir sauver le Liban d’une débâcle financière et économique. Nous avions tous la main sur le cœur, tandis que les opposants redoublaient d’efforts pour faire tomber un gouvernement haï et vitupéré chaque jour. Grâce aux travaux intenses de préparation par le gouvernement, dont la valeur et le sérieux ont été reconnus par les responsables internationaux, la conférence fut un succès, dont un point frappant était l’octroi à l’économie libanaise de crédits totalisant six milliards et demi de dollars, nonobstant l’hostilité agressive de l’opposition manifestée dans les sit-in du centre-ville qui ont ravalé l’image du Liban sur le plan international, et la sédition-putsch sanglante du 25 janvier. Le plus étrange, c’est aujourd’hui, l’une des figures saillantes de ladite opposition tente, à la faveur de l’élaboration de la déclaration ministérielle, d’ébrécher ce Paris III salvateur. Monsieur Gebran Bassil, ministre des Télécoms (c’est de lui qu’il s’agit), ne craint pas de bloquer les travaux de la « commission de rédaction » et « insiste toujours sur la révision des réformes de Paris III » (voir L’Orient-Le Jour du 30/8 p.2). Dieu merci, malgré les entraves que l’opposition s’est acharnée à élever contre l’exécution de Paris III, et malgré les pertes importantes que le blocage du Parlement par son président a causées faute d’approbation parlementaire de certaines clauses de l’accord, nous pouvons encore profiter d’une bonne partie de Paris III. Le ministre Bassil peut-il expliquer les reproches qu’il fait à Paris III ? Nous avions eu la chance d’avoir alors, pour emporter le succès de Paris III, un ministre des Finances exceptionnel, Jihad Azour (dont la valeur est attestée par les spécialistes avec lesquels il a eu à négocier). Il réfutait avec brio toutes les critiques. Si M. Bassil reconnaît le droit des citoyens à être éclairés sur sa conduite, nous lui posons les questions suivantes : 1. Avez-vous rédigé un texte de la « révision des réformes de Paris III » que vous prétendez insérer dans la déclaration ministérielle, et quand est-ce que ce texte a été publié pour que le citoyen puisse le critiquer ? 2. Avez-vous eu des discussions de travail avec l’ex-ministre Jihad Azour, principal responsable des textes que vous voulez réformer, et avez-vous pu le convaincre des « amendements » que vous prétendez apporter ? 3. Ces prétendus amendements sont-ils de taille à arrêter l’avancement de la déclaration ministérielle, à laquelle est suspendue la marche de l’État ? Nous attendons des réponses claires à ces questions, car votre imagination doit vous faire réaliser que le public va rester en émoi jusqu’à ce que le gouvernement obtienne la confiance du Parlement, et commence enfin à gouverner ce pays. Article paru le vendredi 1er août 2008
Il y a quelque vingt mois, se déroulait la conférence internationale Paris III, que le président Chirac soutenait à bout de bras, dans son ardeur à vouloir sauver le Liban d’une débâcle financière et économique.
Nous avions tous la main sur le cœur, tandis que les opposants redoublaient d’efforts pour faire tomber un gouvernement haï et vitupéré chaque jour.
Grâce aux travaux...