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Le kayakiste Philippe Colin, un turbo sur l’eau

Champion du monde en K2 1 000 m avec Cyrille Carré en 2007, Philippe Colin se plaît, à l’avant de son kayak, à mettre le turbo pour torpiller les lignes adverses. Depuis mai 2006, le policier strasbourgeois, 28 ans, forme un biplace avec « Jim » Carré le seconde classe auxerrois, 24 ans. « On est un équipage combatif. On va mourir l’un pour l’autre. Si l’un explose, l’autre ne lui en voudra pas. Et s’il me faut un masque à oxygène à l’arrivée pour aller chercher une médaille olympique, je le mettrai. » Neuvièmes lors de leur première sortie internationale aux championnats d’Europe en juin 2006, Colin et Carré ont depuis terminé troisièmes en 2007 et en 2008. C’est à 9 ans que Philippe Colin démarre le kayak, contraint et forcé par sa mère « qui a soudainement décidé de me mettre les fesses dedans », sourit-il. Pris par l’ambiance du club de Marnay en Haute-Sâone, il remise son kimono de judo, adhère à cette glisse sur l’eau et gravit les échelons à grands pas. « Très vite, j’ai eu un vrai goût pour les confrontations et l’envie de faire de mieux en mieux de course en course. » À 16 ans, porté par cette ambition naissante, il devient champion de France cadet en K2 500 m, entre en section sport-études et intègre l’équipe de France en junior première année. À 17 ans, il est champion de France junior en K2 500m. Un an plus tard, dans la foulée d’une cinquième place en K2 500 et K2 1 000 m aux championnats du monde junior, Colin croise le sillage de Bâbak Amir-Tahmasseb, au club de Strasbourg Eaux Vives. « Bâbak fut un vrai modèle. En l’observant, j’ai vite compris qu’il ne fallait rien lâcher, qu’il fallait être compétiteur de jour comme de nuit, qu’il fallait oublier les virées dans les “fast food” et les fêtes avec les potes. » La revanche des deux « C » « Jeune, ce n’est pas toujours facile à comprendre. Mais le voir aussi appliqué m’a terriblement aidé », reconnaît-il. En devenant champion du monde en K1 1 000 m en 2001, l’aîné strasbourgeois lui ouvre la voie. Alors à chaque sortie, le « p’tit Philou », plutôt beau gosse, proche du double mètre, s’applique à s’étoffer. Six ans après avoir été épaulé par « Jim » Carré, l’élève rejoint son modèle à une cadence de 110 coups de pelle par minute avec son titre mondial à Duisbourg. Parallèlement, Philippe Colin ajoute de la rigueur à son début de parcours en ligne en intégrant à vingt ans l’École de police à Draveil dans l’Essonne. « Parce que je n’avais pas envie de m’endormir », explique-t-il. Aujourd’hui, ce gardien de la paix titulaire 4e échelon est rattaché à Lognes en Seine-et-Marne à la Direction des activités physiques et professionnelles, « une brigade spécialisée dans la formation des jeunes avec aussi du tir, du combat et de l’endurance ». Bisontin licencié à Strasbourg, Philippe Colin habite à Vaires-sur-Marne près du bassin national et aime aller se ressourcer à Saint-Claude dans le Jura où vit sa mère Arlette. L’été, il la défie au golf « sur le neuf trous à flanc de montagne ouvrant un point de vue superbe sur la vallée ». L’hiver, il travaille son endurance sur les pistes de fond. Vingt ans après la déconvenue du K2 100 m composé de Philippe Boccara et Pascal Boucherit qui ont raté l’appel du départ aux Jeux de Séoul, Philippe Colin certifie : « À Pékin, nous ne louperons pas notre départ. Après les deux “B”, voici les deux “C”, prêts à les venger ! »
Champion du monde en K2 1 000 m avec Cyrille Carré en 2007, Philippe Colin se plaît, à l’avant de son kayak, à mettre le turbo pour torpiller les lignes adverses.
Depuis mai 2006, le policier strasbourgeois, 28 ans, forme un biplace avec « Jim » Carré le seconde classe auxerrois, 24 ans.
« On est un équipage combatif. On va mourir l’un pour l’autre. Si l’un explose,...