Un Arabe israélien condamné à la prison à vie demande à pouvoir s’isoler avec son épouse

Un « détenu de sécurité » arabe israélien condamné à la prison à vie a fait appel hier à la justice pour obtenir le droit de s’isoler avec sa femme, a annoncé l’association Adallah de défense des droits de la minorité arabe en Israël. Le détenu, Walid Daka, 46 ans, emprisonné depuis 22 années, a présenté par le biais d’Adallah un recours devant le tribunal du district de Nazareth contre le refus des autorités pénitentiaires de lui permettre de retrouver sa femme dans l’intimité. C’est la première fois qu’un détenu arabe, israélien ou palestinien, condamné pour atteinte à la sécurité de l’État ou du public, présente une telle requête. Le détenu a fait valoir que l’assassin de l’ancien Premier ministre israélien Yitzhak Rabin, Yigal Amir, avait pu bénéficier de ce privilège ainsi que d’autres prisonniers juifs détenus pour des attentats antiarabes. Selon une porte-parole d’Adallah, le refus opposé par la direction des prisons à la demande de Walid Daka constitue une « discrimination flagrante » qui s’ajoute à une série d’autres mesures en défaveur des détenus arabes. Walid Daka, originaire de la localité de Baka al-Gharbyeh, au nord de Tel-Aviv, a été condamné au milieu des années 1980 pour son implication dans l’enlèvement et le meurtre d’un soldat israélien par un commando palestinien. Il a épousé sa femme il y a neuf ans en prison et demande la possibilité d’avoir un enfant avec elle. Yigal Amir, condamné à vie pour le meurtre d’Yitzhak Rabin, le 4 novembre 1995, a quant à lui épousé en prison en 2004 une immigrante d’ex-URSS. Il a pu s’isoler avec elle une fois par mois depuis octobre 2006, en vertu d’une décision de la Cour suprême qui lui avait reconnu le droit d’avoir un enfant. En octobre 2007, il est devenu le père d’un garçon et a même pu assister à la cérémonie de circoncision en prison.