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Religion - Alexis II et Bartholomée célèbrent ensemble le 1 020e anniversaire de la christianisation de la Russie kiévienne L’Ukraine espère avoir une Église orthodoxe indépendante de Moscou

Le président ukrainien Viktor Iouchtchenko a profité samedi de l’anniversaire de la christianisation de la Russie kiévienne pour demander au patriarche œcuménique Bartholomée Ier de bénir la création en Ukraine d’une Église orthodoxe unie, indépendante de Moscou. « Je suis confiant dans le fait que (...) une Église nationale autonome verra le jour en Ukraine, en tant que vérité historique », a déclaré le chef de l’État dans un discours devant des milliers d’Ukrainiens réunis à Kiev pour célébrer le 1 020e anniversaire de la christianisation de la Russie kiévienne. « Et je demande à Votre Sainteté votre bénédiction pour ce rêve, pour la vérité, pour l’espoir, pour notre État, pour l’Ukraine », a poursuivi M. Iouchtchenko, présent aux côtés du patriarche sur la place Sainte-Sophie, devant les coupoles dorées du monastère portant le même nom et datant du XIe siècle. Cette initiative est très mal vue par Moscou et l’Église orthodoxe russe, qui considère Kiev, berceau de l’orthodoxie russe, comme étant sous sa juridiction et craint une perte d’influence dans ce pays de 46 millions d’habitants. Sans répondre directement à la requête du président, le patriarche oecuménique de Constantinople a exhorté à l’unité des orthodoxes, divisés en Ukraine entre l’Église soumise au patriarcat de Moscou et deux confessions dissidentes : celle du patriarcat de Kiev comptant de nombreux fidèles, et la petite Église autocéphale. Les actions « visant à protéger et à rétablir l’unité ecclésiastique relèvent de notre devoir commun qui dépasse tout autre objectif politique ou religieux », a déclaré Bartholomée, selon la traduction en ukrainien de son discours prononcé en grec. La Russie soupçonne les autorités ukrainiennes de vouloir mettre à profit les festivités à Kiev pour obtenir la reconnaissance par le patriarcat œcuménique des Églises schismatiques, en conflit avec le patriarcat de Moscou. La diplomatie russe a à cet égard dénoncé vendredi dernier un comportement « irrespectueux envers la direction de l’Église orthodoxe russe, et les convictions de millions de croyants orthodoxes ». Le patriarche de Moscou et de toutes les Russies Alexis II a, malgré les tensions, participé lui aussi aux festivités et célébré ensemble avec Bartholomée Ier une liturgie hier matin, devant un monument au prince Vladimir, en présence du président Iouchtchenko. À son arrivée sur le site, Alexis II a été acclamé par ses fidèles qui scandaient « Alexis, notre patriarche ! ». Illustration de la discorde, un autre groupe, plus petit, de croyants, s’est mis à crier le nom de Bartholomée Ier. Le christianisme grec s’est propagé en Russie kiévienne – principauté slave située sur le territoire de l’Ukraine actuelle et une partie de la Russie occidentale – sous le règne de Vladimir le Grand, prince de Kiev (980-1015), qui renonça au paganisme et se convertit en 988 au christianisme de rite grec qu’il imposa à son peuple. Aujourd’hui, les Églises dissidentes ne sont reconnues par aucune Église orthodoxe canonique et leurs chefs ne pourront pas assister aux célébrations, à la demande de Moscou, à laquelle s’est joint le patriarcat œcuménique.
Le président ukrainien Viktor Iouchtchenko a profité samedi de l’anniversaire de la christianisation de la Russie kiévienne pour demander au patriarche œcuménique Bartholomée Ier de bénir la création en Ukraine d’une Église orthodoxe unie, indépendante de Moscou. « Je suis confiant dans le fait que (...) une Église nationale autonome verra le jour en Ukraine, en tant...