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Censé fermer en 2010, le TPI reprend son souffle

L’arrestation d’un de ses principaux fugitifs, l’ex-chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, redonne du souffle au Tribunal pénal international (TPI) pour l’ex-Yougoslavie, censé fermer en 2010, après des années de traque acharnée de ses procureurs, selon les experts. « Cette arrestation montre que la ténacité paie », estimait mardi Ana Uzelac, qui suit les travaux du TPI pour l’ONG Impunity Watch. « C’est un message très important. Pas seulement le procureur (Serge) Brammertz, mais aussi (son prédécesseur jusqu’au 31 décembre) Carla Del Ponte y ont travaillé sans cesse », ajoutait-elle. Cela « apporte un nouveau souffle au tribunal, qui en avait bien besoin ». « Il est important de juger les leaders, pas juste les moins gradés. Ce qui compte, c’est de s’en prendre au sommet, et c’est ce qui a longtemps posé problème », soulignait l’experte en justice internationale Heikelina Verrijn-Stuart. Le TPI a été souvent critiqué, notamment après la mort en mars 2006 de son principal accusé, l’ancien président yougoslave Slobodan Milosevic, avant la conclusion de ce qui était son procès phare. Fondé en 1993 par le Conseil de sécurité de l’ONU pour juger les responsables de violations graves du droit international humanitaire commises en ex-Yougoslavie, le TPI était souvent considéré à l’origine comme un moyen d’apaiser les opinions publiques occidentales face aux horreurs de la guerre de Bosnie (1992-1995). Malgré les doutes, le tribunal s’est imposé progressivement, donnant un coup de fouet à la justice internationale et à la création de la Cour pénale internationale (CPI), première juridiction permanente chargée de juger les crimes de guerre, crimes contre l’humanité et génocide. N’inculpant initialement que des exécutants, le procureur est passé à la vitesse supérieure en 1995, après les massacres de Srebrenica. Radovan Karadzic et son alter ego militaire Ratko Mladic sont alors inculpés de génocide, crimes de guerre et contre l’humanité. En 1999, c’est au tour de Slobodan Milosevic d’être mis en accusation. Pour la première fois, un chef d’État doit répondre de ses actes devant une juridiction internationale. L’ouverture de son procès, le 12 février 2002, est l’heure de gloire du tribunal, mais elle préfigure également une de ses pages les plus sombres : l’accusé meurt dans sa prison le 11 mars 2006 d’un arrêt cardiaque, avant la fin des audiences dont la longueur – plus de quatre ans – et l’opacité ont usé l’attention des médias et du public. La fuite prolongée de Karadzic et Mladic entame également le capital de confiance, et nombre d’observateurs doutent que ces acteurs majeurs des conflits soient jamais jugés. Le TPI a cependant continué à fonctionner à plein régime. À ce jour, les procédures concernant 114 personnes ont été bouclées et 55 jugements définitifs ont été prononcés. Les procédures en cours concernent 47 personnes dont deux sont en fuite. L’arrestation de Karadzic « va avoir des conséquences. La communauté internationale ne peut abandonner le TPI, car il a été créé exactement pour juger ce genre de personnes », a avancé Mme Uzelac.
L’arrestation d’un de ses principaux fugitifs, l’ex-chef politique des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, redonne du souffle au Tribunal pénal international (TPI) pour l’ex-Yougoslavie, censé fermer en 2010, après des années de traque acharnée de ses procureurs, selon les experts. « Cette arrestation montre que la ténacité paie », estimait mardi Ana Uzelac, qui suit...