Éducation Séminaire sur les besoins éducatifs dans les écoles privées francophones

La faculté des sciences de l’éducation de l’Université Saint-Joseph a diffusé, auprès de son réseau d’établissements partenaires, les résultats d’une recherche qu’elle a réalisée sur « Les besoins éducatifs dans les écoles privées francophones » entre les mois de décembre 2006 et décembre 2007, dans le cadre d’un séminaire organisé dernièrement au campus des sciences humaines de l’USJ. Au cours de la séance plénière du séminaire, Mme Nada Moghaizel-Nasr, doyenne de la faculté, a effectué une évaluation des résultats de cette recherche et des réponses à donner aux besoins identifiés. Ces derniers ont été brièvement présentés par Mme Suzanne Abourjeily, qui a mené l’enquête en collaboration avec Mme Sana Sarrout. Les principales difficultés repérées sont les suivantes : – Pénurie au niveau de certaines ressources humaines dans les différentes régions libanaises (coordinateurs de matières, enseignants d’arts, de géographie et de langues, orthopédagogues…). – Lacunes au niveau de la formation initiale des enseignants : une maîtrise peu satisfaisante du savoir spécialisé (particulièrement en langues), ainsi que des compétences de gestion pédagogique et d’animation du groupe chez certains enseignants ; un certain déficit au niveau des compétences didactiques (communication du savoir spécialisé de manière adaptée aux profils des apprenants). – Écueils au niveau de la formation continue des enseignants en exercice : peu de formations portant sur les enjeux psychologiques du métier d’enseignement et sur les représentations des enseignants, sur les caractéristiques sociologiques du métier d’enseignement ; peu de sessions de mise à niveau linguistique en faveur des enseignants des matières enseignées en français ; difficultés logistiques (coûts, horaires, lieux…) empêchant la participation de certains établissements aux sessions ; manque de suivi sur place après la formation. – Difficultés en matière d’évaluation pédagogique : enseignants débutants peu formés à l’évaluation telle qu’elle est exigée par le nouveau curriculum ; absence de référentiels officiels de compétences dans les différentes disciplines ; maîtrise peu confirmée de l’évaluation par compétences et des divers types d’évaluation par certains enseignants ; méconnaissance des techniques d’élaboration des outils d’évaluation (épreuves, grilles de correction…). – Déficits au niveau de l’évaluation institutionnelle : manque de dispositifs institutionnels pour évaluer le fonctionnement administratif et pédagogique des établissements ; manque d’audit d’établissements ; manque de formation continue à ce niveau. – Obstacles perturbant l’intégration des technologies de l’information et de la communication appliquées à l’éducation (TICE) : difficulté chez certains enseignants à utiliser systématiquement les supports pédagogiques dans leurs enseignements ; manque de supports pédagogiques adaptés aux écoles libanaises, notamment en langue arabe, dans les matières scientifiques et au cycle préscolaire ; formation insuffisante des enseignants à exploiter les ressources documentaires en alternance avec le manuel scolaire. – Lacunes au niveau de la collaboration interétablissements : manque de projets et de rencontres entre les écoles ; peu de réseaux de collaboration administrative et pédagogique ; manque de recherches éducatives réalisées ensemble ; manque de mutualisation des expériences réussies ; peu de collaboration avec le monde universitaire. – Difficultés en termes de collaboration intra-établissements : peu d’adhésion de certains enseignants aux projets d’innovation ; participation faible d’une partie des enseignants à la vie collective de l’établissement ; peu de travail interdisciplinaire et en équipe, particulièrement dans les cycles complémentaire et secondaire. – Problèmes de collaboration écoles-parents : manque d’information des parents quant aux méthodes pédagogiques modernes et au système d’évaluation ; difficultés au niveau de la gestion des relations avec les parents ; peu de lucidité chez certains parents quant aux besoins et aux capacités réels de leurs enfants. – Certains dysfonctionnements au niveau de la gestion scolaire : manque de formation initiale et continue des gestionnaires scolaires ; difficultés au niveau de la gestion du changement au quotidien ; peu de place accordée à la gestion des ressources humaines et à la dynamique de la vie collective. Après la séance plénière, les participants se sont regroupés en six ateliers pour un échange autour de ces résultats et envisager des pistes de collaboration, entre eux, et avec la faculté des sciences de l’éducation de l’USJ. La journée s’est clôturée par la mise en commun du travail des ateliers, qui a ouvert de nouvelles pistes de collaboration entre les institutions impliquées dans le champ éducatif.