Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

Deuxième rencontre entre Benoît XVI et le patriarche maronite Sfeir : La force du Hezbollah est contraire à l’autorité de l’État

SYDNEY, de Habib CHLOUK Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a poursuivi durant le week-end écoulé son voyage pastoral en Australie, rencontrant samedi une deuxième fois le pape Benoît XVI avec lequel il a évoqué la situation au Liban et au Proche-Orient et donnant des interviews à des médias libano-australiens. Dimanche, le patriarche s’est rendu au couvent Saint-Charbel, à Sydney, où il a célébré la messe et rencontré un grand nombre d’émigrés. S’exprimant devant les journalistes libano-australiens, Mgr Sfeir a notamment souligné que la force du Hezbollah est « contraire » à l’autorité de l’État. Il a aussi réaffirmé sa position traditionnelle hostile au consensualisme dans la formation du gouvernement. « Notre vœu, c’est que les gouvernements soient formés comme ils l’étaient auparavant. Nous souhaitons que le Liban retrouve sa normalité », a déclaré le patriarche, qui plaide toujours en faveur d’une majorité qui gouverne et d’une opposition qui s’oppose. Interrogé sur le découpage électoral, il a dit : « Nous sommes pour des élections libres et authentiques. Tantôt on parle des cazas et tantôt des mohafazats. Depuis longtemps, nous disons que la circonscription uninominale est celle qui garantit la meilleure représentation pour les électeurs si elle est adoptée dans tous les pays. Mais il est vrai qu’au Liban, la circonscription uninominale peut se heurter à des difficultés, la population n’étant pas homogène. Alors, il est possible que le caza soit mieux adapté que la circonscription uninominale. Peut-être. » S’agissant du vote des émigrés, il a dit : « Nous voulons que les émigrés aient la possibilité de participer aux élections législatives. Il y en a qui se sentent concernés et d’autres moins. Mais cela nécessite un grand effort auquel les émigrés doivent eux-mêmes prendre part pour qu’ils puissent jouir d’une présence influente dans la politique libanaise. » Interrogé sur le rapprochement syro-libanais, il a déclaré : « Nous voulons avoir de bonnes relations avec tout le monde et en particulier avec nos voisins. La Syrie est la voisine du Liban. Cependant, les circonstances font que parfois, il y a un éloignement. Nous sommes en faveur du rapprochement. » Au sujet des dissensions interchrétiennes, le patriarche a dit : « Nous avons tenté à plusieurs reprises de rassembler (les chrétiens). La dernière fois, nous nous sommes réunis avec chaque camp à part puis nous leur avons demandé de se retrouver ensemble. Ils n’ont pas souhaité le faire et se sont contentés de dépêcher des délégués. Or ces derniers n’ont rien pu faire de sérieux. » Mgr Sfeir a indiqué par ailleurs que lors de ses entretiens avec les responsables australiens, il les a remerciés pour leur soutien au Liban et leur a demandé de persévérer dans ce soutien devant les instances internationales, surtout pour ce qui est « d’aider à l’application des résolutions des Nations unies et de mettre fin aux ingérences étrangères qui font du Liban un théâtre pour les règlements de comptes extérieurs ». « Il y a des Libanais qui font allégeance au Liban, mais ils voient l’intérêt du Liban à travers le prisme de leurs intérêts particuliers. Il y a d’autres Libanais qui font allégeance à la Syrie et à l’Iran et qui en reçoivent de l’argent et des armes. Et il y en a encore qui ont d’autres allégeances. C’est malheureux, mais c’est la réalité », a-t-il souligné. Au sujet du tribunal international, il a dit : « Il faut que ce tribunal prenne son cours normal. Il ne faut pas l’entraver. Je pense que lorsque la lumière sera faite sur les assassinats, cela serait satisfaisant pour les Libanais. » Prié de donner son opinion au sujet de l’échange de prisonniers entre Israël et le Hezbollah, ce dernier ayant paru à cette occasion « plus fort » que l’État libanais, le patriarche a répondu : « L’État est malheureusement divisé. Il y a beaucoup de partis politiques et certains apparaissent comme étant plus forts que l’État. La force du Hezbollah est contraire à l’autorité de l’État et à l’extension de sa souveraineté. Mais telle est la réalité. » Enfin, au sujet de la réconciliation intermaronite, il a dit : « Rien n’est impossible, mais le problème, c’est que tous les maronites veulent être présidents. Cela est impossible. »
SYDNEY, de Habib CHLOUK

Le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a poursuivi durant le week-end écoulé son voyage pastoral en Australie, rencontrant samedi une deuxième fois le pape Benoît XVI avec lequel il a évoqué la situation au Liban et au Proche-Orient et donnant des interviews à des médias libano-australiens.
Dimanche, le patriarche s’est rendu au couvent...