Naïm Kassem et son Trivial Pursuit ®

Il est des culots fantastiques. Presque admirables. « Je vous demande de répondre à une très grande question : comment comptez-vous libérer vos terres et empêcher Israël d’être un danger permanent pour vous ? Comment entendez-vous faire face à ce danger ? » Naïm Kassem n’a peur de rien. Le n° 2 du Hezb a une très haute estime de lui-même. Grand bien lui fasse. Mais sa question n’a rien de très grand, ni de très important, ni de très nouveau, ni de très intelligent. Comment libérer nos terres ? Par la diplomatie. Et par le pragmatisme : en tablant sur l’aboutissment de cette absolue collusion syro-israélienne – le cauchemar du Hezb, qui préférerait n’importe quel Alzheimer plutôt que d’être obligé de l’admettre. De s’en souvenir. Comment empêcher le danger permanent israélien ? En misant sur les amis d’un Liban reborn depuis 2005. Et, surtout, avant toute chose, en arrêtant de vouloir faire le travail des Palestiniens. En arrêtant de jouer aux autruches ayant avalé un balai par erreur. C’est-à-dire, en réactivant le plus officiellement du monde, directement ou par le biais de l’ONU, le traité d’armistice avec Israël. Enfin, en changeant de mentalité. En acceptant un Liban pacifié, ouvert au monde, pétri de culture(s), paradis touristique, etc. En acceptant d’évoluer et de ne plus s’engluer dans la plus létale, la plus stupide des résistances : celles des armes. Heureusement pour le Hezb, et pour Naïm Kassem, le ridicule ne tue pas. Ziyad MAKHOUL