Un peu plus de... Changement de style

Il y a ceux qui décident de changer de religion. De se convertir au christianisme ou à l’islam. D’embrasser la philosophie bouddhiste ou de suivre les préceptes trotskistes. Chaque conversion (ou reconversion) est mue par un désir de changement. Tout individu a eu, à un moment donné de sa vie, envie de passer à autre chose. Ensuite, c’est une question d’audace, de courage, de liberté. Tout lâcher pour partir escalader le mont Everest, aider les rescapés du génocide rwandais ou décider d’étudier l’art à 60 ans… demande une sacrée détermination. Ensuite, une fois passé le cap du questionnement, du doute, de l’hésitation, on franchit le cap. Et c’est parfois là que le bât blesse. Une belle reconversion, ça s’envie, ça s’admire, ça stimule. Mais quand on se vautre telle une crêpe qui a raté la poêle, on a l’air bien moins fin. Exemple?probant?: Yannick Noah, tennisman adoré des Français, puisqu’il a remporté Roland Garros en 1983. La France a tellement adoré ce moment, que cette année, en juin dernier, on a célébré les 25 ans de cette victoire. Chacun son truc… Eh bien, ça c’est l’exemple même d’une reconversion réussie. Passer du statut de champion sportif à «?chanteur préféré des Français?», il fallait oser. Pourtant, tout n’était pas gagné d’avance. Saga Africa arrive à point,?devenant l’hymne des vainqueurs de la Coupe Davis, alors que Noah est leur entraîneur. Sauf qu’en matière de musique, ce n’était pas vraiment ça. Mais de l’eau a coulé sous les ponts et Noah devint un incontournable, apprécié même par les critiques les plus durs. Élie Semoun, par contre, n’a pas eu la même chance. On ne peut pas tout avoir. Impossible pour le public, séduit par l’humoriste, d’adhérer à son envie de chanson. Style crooner, qui plus est. Entre ses petites annonces et sa musique, y a pas photo. Mais malgré les critiques acerbes et le maigre succès de son premier opus, Élie Semoun a réitéré et sorti l’année dernière un deuxième album. On espère vivement qu’il arrêtera... Reconversion réussie pour Carla Bruni Sarkozy. Mannequin, puis parolière, puis chanteuse, puis Première dame. On n’a pas encore fait mieux. À l’instar des vedettes qui se sont lancées dans la politique, un peu comme Noël Mamère quoi. Je rigole bien sûr. Quoi que. Noël Mamère, avant de vitupérer au nom des Verts, présentait le JT sur France 2. De cette grande messe cathodique, il y a eu une autre reconversion, celle de feu Bernard Rapp. Du JT à la réalisation de films pour le cinéma. Avec talent en plus. Si en France on aime chanter quand on a fait autre chose avant?: Noah, Semoun, Karen Mulder, Adjani, Sandrine Kiberlain, Victoria Abril, Bernard Tapie et bien sûr Carla Bruni?; aux States, c’est plus souvent vers la politique que les acteurs et autres chanteurs se tournent. Arnold Schwarzeneger gouverneur de Californie, c’est pas une bonne blague ça?? Conan le Barbare à la tête d’une institution pareille?! C’est comme si vous mettiez Haïfa Wehbé mohafez de Beyrouth… Quoi que… Shirley Temple est devenue ambassadrice, Ronald Reagan président, George Clooney a des velléités d’entrer en politique. Idem pour Brad Pitt. Pourquoi pas finalement?? Après tout, Miss France a obtenu je ne sais quel titre au conseil régional de Charente-Maritime. C’est que passer à la vitesse supérieure en démange plus d’un. Le tout, c’est de ne pas sombrer dans le ridicule. Depuis que Quentin, ex-membre d’Alliage (une espèce de vieux Boys Band sans aucun talent), s’est fait attraper par des petits malins posant pour des revues porno gays américaines, l’ex-chanteur ne sait plus où se mettre. Ce qu’il ne sait pas, c’est que cette nouvelle vocation est probablement plus louable que chanteur d’un boys band ringard dont on ne se souvient d’aucune chanson. Mais ça, c’est une autre histoire.