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Actualités - CHRONOLOGIE

Le procureur de la CPI s’engage à poursuivre les chefs rebelles Moreno-Ocampo défend sa demande d’inculpation de Omar el-Béchir

Luis Moreno-Ocampo, procureur de la Cour pénale internationale (CPI), a défendu jeudi à l’ONU sa demande d’un mandat d’arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir pour crimes au Darfour, tout en s’engageant à poursuivre également des chefs rebelles. «Ma responsabilité est d’instruire des dossiers et de les présenter aux juges (de la CPI). C’est ce que je fais », a-t-il dit à la presse à l’occasion de la commémoration du 10e anniversaire du statut de Rome, qui a créé la Cour. « Je garde mon indépendance. Je ne peux tenir compte de facteurs politiques, mais je suis tenu d’informer les acteurs politiques », a-t-il expliqué, après que certains États africains et arabes eurent appelé à une suspension d’un an de l’éventuelle inculpation de M. Béchir, aux termes de l’article 16 du statut de Rome. M. Moreno-Ocampo a demandé lundi, à La Haye, aux juges de la CPI d’émettre un mandat d’arrêt contre M. Béchir, l’accusant d’avoir orchestré une campagne génocidaire au Darfour (ouest du Soudan). S’il était accordé, ce serait le premier mandat émis par la CPI contre un chef d’État en exercice. Le président sénégalais Abdoulaye Wade a demandé jeudi à la CPI un an de sursis dans la procédure. Lors de la cérémonie d’anniversaire, le ministre des Affaires étrangères du Costa Rica, Bruno Stagno, président de l’assemblée des États parties à la CPI, a indiqué que cette question relevait du Conseil de sécurité de l’ONU. Mercredi, les membres occidentaux du Conseil avaient estimé prématuré d’envisager une telle suspension, la demande de M. Moreno-Ocampo n’ayant pas encore été accordée par les juges de la CPI. L’ambassadeur britannique à l’ONU, John Sawers, avait estimé que M. Béchir pourrait avancer sa propre cause en acceptant de livrer à la Cour le ministre soudanais Ahmad Haroun et le milicien janjawid Ali Kosheib, contre qui des mandats d’arrêt ont été lancés l’an dernier pour crimes au Darfour. M. Moreno-Ocampo a estimé que l’Union africaine (UA) et la Ligue arabe – le Soudan appartient aux deux – avaient la « grande responsabilité » d’aider à apporter justice au Darfour et à protéger sa population. « Les pays arabes et africains en ont assez des deux poids, deux mesures (...). Il y a une loi que nous appliquons à tous », a-t-il dit. Le procureur a reçu le soutien du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, qui a souligné que « l’impunité des crimes ne peut être tolérée ». « La recherche de l’équilibre entre justice et paix ne doit jamais être influencée par les menaces et gesticulations de ceux qui cherchent à échapper à la justice », a-t-il affirmé. La CPI « doit continuer à faire preuve de son caractère purement judiciaire, ainsi que de son indépendance totale. Je n’ai aucun doute que cela continuera à être le cas », a-t-il ajouté. M. Moreno-Ocampo a également promis de poursuivre des chefs rebelles du Darfour, présumés responsables de la mort de dix soldats de l’UA. Il a affirmé que la CPI possédait les noms « des auteurs présumés » d’une attaque rebelle contre un camp de soldats de la paix de l’UA à Haskanita, dans le sud du Darfour, en septembre. « Nous devons maintenant apporter des preuves », a-t-il ajouté, en appelant les rebelles à coopérer. Le Soudan demande à la Russie de protéger son président Le Soudan a demandé à la Russie de défendre son président Omar el-Béchir, a indiqué hier l’ambassadeur soudanais en Russie, Chol Deng Alak. « Nous avons demandé à la Russie en tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU d’utiliser son influence, ses liens et ses contacts pour dissiper la menace qui pèse sur le Soudan », a dit l’ambassadeur, cité par l’agence russe Interfax. Luis Moreno-Ocampo, procureur de la CPI, a demandé lundi, à La Haye, aux juges de la Cour pénale internationale d’émettre un mandat d’arrêt contre M. Béchir. Cette initiative « est très dangereuse, car il s’agit de l’arrestation du président d’un État souverain qui n’avait pas signé le statut de Rome (sur la CPI) et n’est pas membre de la CPI », a estimé Chol Deng Alak. « Cette demande (du procureur de la CPI) fait douter de la confiance que l’on peut avoir dans la justice internationale (...). À quoi bon s’en prendre à un pays qui avance vers la démocratie ? » a-t-il ajouté.
Luis Moreno-Ocampo, procureur de la Cour pénale internationale (CPI), a défendu jeudi à l’ONU sa demande d’un mandat d’arrêt contre le président soudanais Omar el-Béchir pour crimes au Darfour, tout en s’engageant à poursuivre également des chefs rebelles.
«Ma responsabilité est d’instruire des dossiers et de les présenter aux juges (de la CPI). C’est ce que je...