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Actualités - CHRONOLOGIE

NUCLÉAIRE - Le numéro trois du département d’État US sera présent aujourd’hui à Genève L’Iran espère des progrès dans les négociations avec les Occidentaux après cinq ans d’impasse

L’Iran a espéré hier que la présence des États-Unis pour la première fois à des pourparlers sur son programme nucléaire permettrait des avancées ce week-end à Genève après cinq ans d’impasse. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a déclaré que la participation d’un haut responsable américain aux discussions internationales prévues aujourd’hui était « positive » et qu’il s’attendait à des progrès. La présence du numéro trois du département d’État, le sous-secrétaire William Burns, marque un revirement de la part de Washington qui faisait jusque-là dépendre toute négociation directe avec Téhéran d’une suspension de ses activités d’enrichissement d’uranium soupçonnées de servir des ambitions militaires secrètes. Il s’agit d’« une nouvelle approche positive », a déclaré M. Mottaki lors d’une visite à Ankara. « J’espère que ce progrès (dans le format des négociations) se reflétera aussi dans le contenu des discussions », a indiqué le ministre iranien. « Si les négociations continuent ainsi, j’espère qu’il y aura un résultat positif », a-t-il dit. La secrétaire d’État, Condoleezza Rice, a affirmé que les États-Unis ont changé d’approche. « Les États-Unis n’ont pas d’ennemi permanent », a-t-elle déclaré. Les responsables iraniens ont insisté jusqu’à présent sur le fait qu’ils ne renonceraient pas à produire du combustible nucléaire dans le cadre d’un programme qu’ils présentent comme strictement civil et ont demandé à leurs interlocuteurs d’abandonner « conditions préalables » et « menaces ». Le principal négociateur iranien, Saïd Jalili, a lui aussi espéré une issue positive des discussions de Genève, tout en affirmant que cela dépendrait d’un changement de politique des États-Unis, un pays avec qui l’Iran n’entretient plus de relations diplomatiques depuis 1980. « Ce qui nous importe est de savoir avec quelle approche ils participent aux discussions. Si c’est avec une approche constructive et qu’ils s’abstiennent des erreurs du passé, alors il est certain que nous aurons des discussions constructives », a-t-il dit avant son départ pour Genève. M. Jalili doit y rencontrer le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Javier Solana, pour évoquer une offre des Six grandes puissances. Les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (États-Unis, Chine, Russie, Grande-Bretagne et France) et l’Allemagne ont proposé en juin à l’Iran une large coopération politique et économique en échange de la suspension de ses activités nucléaires sensibles. Téhéran a fait connaître sa réponse début juillet, mais M. Solana l’a jugée compliquée et veut obtenir des éclaircissements aujourd’hui. M. Jalili a ajouté que les pourparlers porteraient sur les « points communs » entre l’offre des Six et une offre parallèle de l’Iran, ainsi que sur la définition du cadre de futures négociations. Pendant une phase préparatoire à ces négociations, Téhéran gèlerait ses activités d’enrichissement tandis que les Six s’interdiraient d’adopter de nouvelles sanctions, selon des diplomates. Le prédicateur de la prière du vendredi à Téhéran a lui aussi assuré que son pays ferait preuve de bonne volonté à Genève si ses interlocuteurs adoptaient la même attitude. « Nous pensons que si les discussions se situent dans un contexte de bonne volonté, alors la République islamique d’Iran fera preuve de bonne volonté et les discussions produiront des résultats », a dit l’ayatollah Ahmad Khatami. Mais il a averti que, si les États-Unis ou Israël « y exerçaient leur influence » comme dans le passé, « elles seraient stériles ». Dans ce contexte relativement optimiste, M. Mottaki a aussi déclaré que « des discussions et un accord sur un bureau américain en Iran et des vols directs entre l’Iran et les États-Unis sont possibles » à Genève. Israël met en garde Obama contre la reprise du dialogue avec l’Iran Le vice-ministre des Affaires étrangères israélien, Majalli Whbee, a averti le candidat démocrate à la Maison-Blanche, Barack Obama, qu’il « se cognerait la tête contre un mur » en cherchant à dialoguer avec l’Iran. « L’expérience nous montre que la seule façon de faire face au terrorisme promu par l’Iran, c’est d’afficher un consensus international », a affirmé le diplomate. « Le gouvernement iranien veut exporter son idéologie et il faut éviter qu’il ne gagne du temps dans sa course à l’armement (…) Si les pays occidentaux attendent qu’Israël fasse le sale travail en ce qui concerne l’Iran, ce sont eux qui vont être exposés au danger et non Israël », a-t-il ajouté. Le dossier nord-coréen devrait s’inviter en marge d’une réunion de l’Asean Les pays d’Asie du Sud-Est se retrouvent la semaine prochaine à Singapour pour leur grand-messe ministérielle, qui devrait donner lieu, en marge, à des discussions au sommet sur le nucléaire nord-coréen avec la présence des chefs de la diplomatie des six parties au dossier. De demain soir à jeudi, les ministres des Affaires étrangères de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean) tiendront leur réunion annuelle, avec en point d’orgue le Forum sur la sécurité (ARF), dont font aussi partie les Six (États-Unis, Chine, Japon, Corée du Nord, Corée du Sud, Russie). La secrétaire d’État américaine, Condoleezza Rice, absente l’an dernier, a confirmé sa présence à Singapour, comme notamment le ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi. Les discussions sur la Corée du Nord seraient prévues mercredi. Nouvelle fuite radioactive en France Des rejets d’effluents radioactifs « sans impact sur l’environnement » ont été constatés dans une usine du sud-est de la France exploitée par une filiale du groupe Areva, à la suite d’une rupture de canalisation, a annoncé hier l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Cette fuite, survenue à Romans-sur-Isère, est la seconde de ce type en 10 jours, après celle intervenue le 7 juillet sur le site nucléaire du Tricastin, dans la même région. Toutefois, selon l’ASN, le gendarme français du nucléaire, la seconde fuite n’a « absolument pas de lien » avec celle du Tricastin. L’ASN a précisé avoir réalisé une inspection immédiate des lieux de la nouvelle fuite.
L’Iran a espéré hier que la présence des États-Unis pour la première fois à des pourparlers sur son programme nucléaire permettrait des avancées ce week-end à Genève après cinq ans d’impasse.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Manouchehr Mottaki, a déclaré que la participation d’un haut responsable américain aux discussions internationales prévues...