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La commission de réconciliation rend son rapport à Yudhoyono et Ramos-Horta L’Indonésie « regrette » sans s’excuser des crimes commis au Timor en 1999

Le président indonésien a exprimé hier son « profond regret » en recevant un rapport concluant à la « responsabilité institutionnelle » de Djakarta dans les crimes contre l’humanité commis en 1999 au Timor-Oriental. Susilo Bambang Yudhoyono n’a toutefois pas présenté d’excuses formelles au nom de l’Indonésie pour ces exactions commises avant et juste après un référendum organisé par l’ONU à l’occasion duquel plus de 78 % des Timorais de l’Est avaient choisi l’indépendance. Les milices antiséparatistes appuyées par l’armée de Djakarta avaient en quelques jours tué quelque 1 400 personnes, déporté un tiers de la population et rasé 80 % des infrastructures du petit pays occupé de 1975 à 1999 par l’Indonésie. Le rapport remis à M. Yudhoyono et à son homologue est-timorais José Ramos-Horta, dans la station touristique de Nusa Dua au sud de Bali, est le fruit d’un travail de plus de deux ans d’une commission de réconciliation créée conjointement par les deux gouvernements. Cette « Commission de vérité et d’amitié » affirme au final que « des violations flagrantes des droits de l’homme sous la forme de crimes contre l’humanité se sont déroulées en 1999 au Timor-Oriental », indépendant depuis 2002. En relevant que des militants pro-indépendance commirent aussi des exactions, le rapport souligne que la « vaste majorité » des crimes fut perpétrée par les miliciens soutenus par Djakarta. Le document parle d’une « campagne organisée de violences ». « Ces attaques ont causé des violations flagrantes des droits de l’homme, dont des viols, des meurtres et des tortures, ainsi que des privations de liberté, des transferts forcés hors des foyers de naissance et enfin, pour de nombreux cas, des déportations », détaille le texte. Jusqu’à aujourd’hui, Djakarta affirmait que son armée n’avait pas organisé ni participé aux violences et que celles-ci étaient le fait de milices ou d’éléments autonomes isolés. M. Yudhoyono et M. Ramos-Horta ont dans un communiqué commun indiqué « accepter » les conclusions de la commission, très controversée car elle ne peut assigner devant un tribunal les criminels de guerre toujours impunis. D’éventuelles poursuites visant les responsables, dont de nombreux officiers toujours en poste en Indonésie, restent donc très improbables. Pour les organisations internationales de défense des droits de l’homme, le rapport permet à Djakarta de s’en tirer à bon compte, puisqu’il n’y est fait mention d’aucun nom et qu’aucune poursuite pénale ne peut être engagée. « L’impunité continue pour les auteurs indonésiens d’un nombre incalculable de crimes contre l’humanité au Timor-Est », a commenté hier John Miller, coordinateur du Réseau d’action pour le Timor-Est (ETAN). Il a appelé, aux côtés de représentants des victimes, à la création d’une cour de justice internationale. M. Ramos-Horta a écarté cette hypothèse en affirmant que la justice ne pouvait pas être seulement répressive. « Nous espérons que le problème des violations des droits de l’homme avant et après le référendum est résolu et qu’il n’est pas nécessaire de le prolonger par un processus judiciaire », a déclaré, pour sa part, le ministre des Affaires étrangères indonésien Hassan Wirayuda.
Le président indonésien a exprimé hier son « profond regret » en recevant un rapport concluant à la « responsabilité institutionnelle » de Djakarta dans les crimes contre l’humanité commis en 1999 au Timor-Oriental. Susilo Bambang Yudhoyono n’a toutefois pas présenté d’excuses formelles au nom de l’Indonésie pour ces exactions commises avant et juste après un...