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La Russie et la Géorgie entament chacune de grandes manœuvres militaires Medvedev prend ses marques et critique le « paternalisme » occidental

Le président russe Dmitri Medvedev a de nouveau mis en garde, hier, l’Europe et les États-Unis concernant le bouclier antimissile et le Kosovo, accusant au passage les Occidentaux de « paternalisme » dans les affaires internationales. Le bouclier américain, dont des éléments doivent être déployés en Europe centrale, « ne fera qu’aggraver la situation » sur le Vieux Continent, a déclaré Dmitri Medvedev dans un grand discours de politique étrangère devant quelque 150 ambassadeurs russes réunis à Moscou. « Nous serons obligés d’y répondre de façon adéquate (...) L’Union européenne et les États-Unis ont été avertis », a-t-il réaffirmé, poursuivant sur la ligne de fermeté imprimée par son prédécesseur Vladimir Poutine. La Russie estime que ce bouclier remettrait en cause sa dissuasion nucléaire et a promis d’y répondre militairement en pointant par exemple des missiles sur l’Europe. La signature le 8 juillet d’un accord entre Washington et Prague prévoyant l’implantation d’éléments du bouclier sur le territoire tchèque a exacerbé les tensions. Selon certains analystes, le veto russe vendredi au Conseil de sécurité à des sanctions contre le Zimbabwe est la réponse directe à cette signature ainsi qu’à la récente visite de la secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice en Géorgie, ex-République soviétique désireuse de rejoindre l’OTAN. « Pour l’Union européenne, le Kosovo, c’est presque comme l’Irak pour les États-Unis », a affirmé le nouveau chef du Kremlin. Au Kosovo, « le droit international (...) a été bafoué », a-t-il ajouté, Moscou préconisant une solution qui soit acceptable pour la Serbie, radicalement opposée à l’indépendance de sa province. Dmitri Medvedev, qui a pris ses fonctions le 7 mai, a aussi déploré la « mentalité de blocs » et la tendance de certains pays à « décider pour d’autres », dans une apparente allusion aux États-Unis. En prenant la parole devant le gratin de la diplomatie russe, M. Medvedev a un peu plus pris ses marques en politique étrangère, un domaine traditionnellement réservé au président, mais où le nouveau Premier ministre, Vladimir Poutine, est soupçonné de rester très influent. Il a également réitéré sa proposition d’un nouveau pacte de sécurité en Europe, formulée en juin dans son premier grand discours de politique étrangère, à Berlin, et qui vise à remplacer la toute-puissance de l’OTAN par un système collectif élargi à Moscou. Parallèlement, Moscou et Tbilissi ont entamé hier, chacune sur son territoire, de grandes manœuvres militaires à proximité de leurs frontières communes. Près de 8 000 hommes participent à des exercices antiterroristes dans le Caucase russe, non loin de la Géorgie, a annoncé l’armée russe. « En raison de l’aggravation de la situation dans les zones de conflit de Géorgie-Abkhazie et de Géorgie-Ossétie du Sud », les forces armées russes vont s’entraîner en vue d’une éventuelle participation à « des opérations spéciales de maintien de la paix dans des zones de conflit armé », a expliqué un responsable des forces terrestres russes, le colonel Igor Konachenkov. D’autres manœuvres, baptisées Immediate Response 2008, ont parallèlement débuté hier en Géorgie, dans le cadre du programme de partenariat pour la paix de l’OTAN. 1 650 soldats géorgiens, arméniens, azerbaïdjanais, ukrainiens et américains y prennent part, a, de son côté, déclaré une porte-parole du ministère géorgien de la Défense. Les manœuvres géorgiennes « vont durer trois semaines », a précisé à l’AFP la porte-parole, Mme Nana Intskirveli. « L’objectif essentiel (de ces exercices) est d’arriver à une compatibilité entre les forces américaines et géorgiennes, et de poursuivre le développement de la coopération militaire » entre Tbilissi et Washington, a relevé pour sa part le commandant du contingent américain en Europe du Sud, le général William Garrett. Par ailleurs, le Parlement de Géorgie a voté mardi une loi faisant passer les effectifs de l’armée géorgienne de 32 000 à 37 000 hommes pour faire face à des « menaces extrêmement accrues », selon un responsable géorgien qui a évoqué les tensions croissantes avec la Russie. Les députés ont également approuvé une augmentation d’environ 209 millions de dollars des dépenses militaires, qui atteindront donc au total 989 millions de dollars en 2008.
Le président russe Dmitri Medvedev a de nouveau mis en garde, hier, l’Europe et les États-Unis concernant le bouclier antimissile et le Kosovo, accusant au passage les Occidentaux de « paternalisme » dans les affaires internationales.
Le bouclier américain, dont des éléments doivent être déployés en Europe centrale, « ne fera qu’aggraver la situation » sur le Vieux...