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Melloni chapeaute un bureau technique régional pour coordonner avec l’État libanais Une centaine de projets exécutés sur l’ensemble du territoire

La coopération au développement entre le Liban et l’Italie se traduit par près de cent projets menés sur l’ensemble du territoire. Depuis la fin de la guerre de juillet 2006, non moins de soixante projets ont été exécutés dans les zones des conflits dans le cadre du programme d’urgence Ross, lancé par Rome après la cessation des hostilités. Jusqu’à une période récente, tous ces projets étaient supervisés directement par l’ambassade d’Italie au Liban pour le compte de la Direction générale de la coopération au développement du ministère italien des Affaires étrangères. Mais vu le nombre croissant des projets et suite à une décision de celui-ci de décentraliser les activités à un niveau local, un bureau technique régional de la coopération italienne a été créé auprès de l’ambassade et a débuté ses activités à Beyrouth le 8 septembre 2007. Dirigé par Fabio Melloni, il couvre également la Syrie. «Dès son inauguration, le bureau a entamé la récupération de tous les dossiers et a entrepris toutes les démarches nécessaires pour mettre à exécution les engagements tenus par l’Italie dans le cadre des conférences de Stockholm et de Paris III », explique M. Melloni, qui rappelle que le gouvernement de son pays avait fait don de 30 millions d’euros pour le Liban au cours de la conférence de Stockholm. À Paris III, l’Italie s’est engagée à verser 45 millions d’euros sous forme de don et 75 millions d’euros sous forme de crédit. À ce jour, Rome a déjà versé au gouvernement libanais la somme promise à Stockholm. En ce qui concerne Paris III, « 30 millions d’euros ont déjà été versés sous forme de dons au gouvernement libanais et nous travaillons actuellement sur une enveloppe de 25 millions d’euros en dons », souligne M. Melloni, soit 10 millions d’euros de plus de ce qui a été promis. Responsable de définir les projets de coopération du point de vue technique, le bureau de la coopération italienne se doit également « d’entamer le dialogue avec le gouvernement libanais pour définir les besoins du pays ». « Le bureau doit de même assurer la coordination avec les autres bailleurs de fonds, la Commission européenne à titre d’exemple, afin de définir les priorités et d’éviter qu’il y ait un enchevêtrement des activités, mais aussi pour préparer les propositions de financement des projets, suivre leur exécution et veiller à ce que les objectifs fixés soient atteints, note M. Melloni. Le bureau met en place également les stratégies de travail et se doit d’informer Rome sur les moyens susceptibles d’améliorer notre capacité d’intervention dans le pays. » L’ingénierie de la coopération demeure toutefois dans sa capacité de « définir la meilleure façon de réaliser certains projets », c’est-à-dire « à don ou à crédit », précise M. Melloni. « Les crédits sont normalement accordés à des taux d’intérêt préférentiels, poursuit-il. Ce type de financement est réservé en principe pour les grands projets d’infrastructure, notamment ceux relatifs à la gestion d’eau, sachant que les sommes accordées dans le cadre des crédits sont nettement supérieures à celles allouées sous forme de dons, qui sont généralement réservés aux projets de développement et d’assistance technique. » Mais à chaque règle une exception. Et la coopération italo-libanaise n’y échappe pas. « En raison de la destruction massive de l’infrastructure au cours de la guerre de juillet 2006 et conformément aux décisions prises à Stockholm, c’est grâce à des dons que l’Italie a réhabilité certains des ponts détruits, constate M. Melloni. Le réseau d’eau à Denniyé et la réhabilitation de l’hôpital de Baabda constituent également deux autres exceptions. » Impliquer la société civile locale Le bureau de la coopération, sous l’étroite coordination de l’ambassade, intervient de même pour choisir la meilleure façon de réaliser les projets. « C’est à nous qu’incombe en effet la tâche de décider s’il faudrait avoir recours aux agences internationales ou au Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) pour l’exécuter ou encore s’il faudrait confier le projet à une ONG spécialisée », remarque M. Melloni. Et d’indiquer que l’un des aspects des activités menées par le bureau de la coopération italienne consiste à impliquer la société civile locale et à améliorer le niveau de vie des populations notamment dans les zones du conflit. « Nous collaborons ainsi d’une façon étroite avec les municipalités pour mieux répondre aux besoins des habitants de ces régions, constate M. Melloni. C’est dans ce même esprit que nous avons défini le projet d’urgence Ross (près de 60 projets d’une valeur totale de 15 millions d’euros démarrés en novembre 2006 et couvrant à 80 % le Liban-Sud et la Békaa) avec la participation des autorités locales. En ce qui concerne les financements alloués dans le cadre de Ross, ils ont été directement versés à la société civile (les ONG italiennes et locales) et les projets ont été gérés avec elle. Le programme de déminage a été toutefois exécuté par des agences internationales spécialisées. Nous avons de même recours pour l’exécution de certains projets au CDR qui a l’expertise. Dans ce cas, nous finançons directement le gouvernement qui devient entièrement responsable du projet. » La première phase du programme d’urgence Ross a couvert 60 projets d’une valeur totale de 15 millions d’euros essentiellement réalisés (à 80 %) au Liban-Sud et dans la Békaa. Le programme a démarré en novembre 2006. « Nous avons récemment inauguré un bureau de la coopération italienne à Tyr, souligne M. Melloni. Il était important pour nous d’être présents dans cette région pour mener un dialogue direct avec les municipalités locales et suivre de près nos ONG. Cela nous permet aussi de comprendre les besoins au niveau local, de mieux suivre les activités et d’intervenir pour améliorer la qualité du travail. » La première phase de Ross I clôturée, le bureau de la coopération italienne a lancé il y a un mois la deuxième phase du programme. D’une valeur totale de 9 millions d’euros, il couvrira davantage de projets dans d’autres régions du pays dont l’exécution devra s’achever au cours de l’année 2009. « Nous sommes en train de définir Ross III, qui devra couvrir encore plus les autres régions du pays, tout en maintenant une partie des activités dans les anciennes zones du conflit, parce que nous devons assurer une continuité des projets, assure M. Melloni. Les populations dans ces régions doivent apprendre à s’autogérer et à devenir productives. » N. M.
La coopération au développement entre le Liban et l’Italie se traduit par près de cent projets menés sur l’ensemble du territoire. Depuis la fin de la guerre de juillet 2006, non moins de soixante projets ont été exécutés dans les zones des conflits dans le cadre du programme d’urgence Ross, lancé par Rome après la cessation des hostilités. Jusqu’à une période...