Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

PEINTURE - La galerie Masterpiece*?ouvre ses portes avec l’exposition «?Alzheimer?» Kiki Bokassa, à l’encre de ses sentiments

Quatre ans après sa dernière exposition au Liban, Marie-Ange Bokassa (alias Kiki) signe «?Alzheimer?». Avec ce travail composé de plus de vingt œuvres, principalement sur papier, l’artiste inaugure le nouvel espace baptisé Masterpiece situé rue Antoine Gemayel (Commodore, Hamra). L’exposition se déroule jusqu’au 19 juillet. L’univers que Kiki Bokassa reproduit est brumeux, tumultueux et mêlé de contrastes. Sur papier, qu’elle éclabousse d’encre noir et rouge, avec parfois des incursions de bleu, l’artiste s’inspire de sa vie «?au sein du clan familial?», dit-elle, et de ses expériences personnelles dans un Liban qu’elle «?aime malgré tout?». Passionnée de peinture, cette autodidacte qui a commencé par des études de sociologie a intégré l’art à ses tranches de vie. Une vie qu’elle partage entre l’écriture, l’enseignement et les projets humanitaires. Let Me Tell You A Story ou Paint for Peace sont des ouvrages qui expriment sa volonté de s’investir dans les expériences profondément humaines. L’art et l’écriture iront toujours de pair et constitueront sa forme d’expression ou «?probablement une thérapie?», dira-t-elle en riant. Dans la transparence «?Mon rapport avec le papier et les reproductions remonte à l’époque où j’étais enfant. Venue m’établir avec ma mère au Liban, je ne connaissais mon père que par les photos, avoue-t-elle. J’ai longtemps gardé cette sensibilité envers la texture du papier.?» «?Même à l’école, poursuit-elle, je gardais des petits bouts de papier sur lesquels je griffonnais à loisir.?» C’est à l’encre de ses sentiments que Kiki Bokassa a teinté ses récentes œuvres de couleurs qui s’imbriquent, s’effilochent, formant sous les transparences des ombres fantomatiques et des silhouettes évanescentes, comme la Dame en bleu. Avec le temps, son figuratif s’est délayé dans la couleur pour ne plus former que des nébuleuses et des magmas abstraits. Et son art n’est qu’empreintes, qu’elle projette spontanément et intuitivement sur différents médiums (papiers et toiles). D’ailleurs, l’artiste avoue n’avoir jamais employé le pinceau. «?C’est uniquement avec mes doigts que je recrée l’univers à ma façon. » «?Alzheimer?» est certes l’illustration de l’expérience vécue avec la maladie de la grand-mère de l’artiste, mais également celle de l’état d’un pays au passé glorieux («?tout comme ma grand-mère?», souligne-t-elle), au présent vague et plongé dans le brouillard, et à l’avenir incertain. « Un patient atteint d’Alzheimer, dit Marie-Ange Bokassa, est à la fois lucide et inconscient. N’est-ce pas aussi l’état du Liban ??» Colette KHALAF * Galerie Masterpiece, rue Antoine Gemayel, Commodore, Hamra. Jours d’ouverture?: lundi à samedi, de 11h00 à 19h00. Tél?: 03/774510.
Quatre ans après sa dernière exposition au Liban, Marie-Ange Bokassa (alias Kiki) signe «?Alzheimer?». Avec ce travail composé de plus de vingt œuvres, principalement sur papier, l’artiste inaugure le nouvel espace baptisé Masterpiece situé rue Antoine Gemayel (Commodore, Hamra).
L’exposition se déroule jusqu’au 19 juillet.
L’univers que Kiki Bokassa reproduit est...