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Actualités - CHRONOLOGIE

Le syndrome frappe des enfants en bonne santé, de façon soudaine et inexpliquée Nouvel éclairage sur les causes de la mort subite du nourrisson Rubrique réalisée par Nada Merhi

Une altération des neurones dans le cerveau, les empêchant d’utiliser la sérotonine pour transmettre des signaux, expliquerait la mort subite du nourrisson, selon des travaux effectués sur des souris par des chercheurs européens et publiés dans la revue américaine Science. Ce syndrome, la principale cause de décès des bébés entre un mois et un an dans les pays développés, frappe des enfants en bonne santé de façon soudaine et inexpliquée. Le modèle développé sur des souris par des scientifiques du Laboratoire européen de biologie moléculaire (EMBL) à Monterotondo en Italie révèle qu’un déséquilibre des signaux neuronaux véhiculés par la sérotonine dans le tronc cérébral est suffisant pour provoquer la mort chez les souris. Le tronc cérébral, qui est situé à la base du cerveau et fait la jonction avec la moelle épinière, coordonne de nombreuses fonctions vitales dont les systèmes cardio-vasculaire et respiratoire. Ces chercheurs ont modifié le système de sérotonine de souris pour en comprendre le rôle de transmission de signaux des neurones dans le tronc cérébral. Ils ont notamment altéré un important récepteur régulant la sérotonine. En apparence, les souris étaient normales, mais elles souffraient de baisse sporadique et imprévisible de leur rythme cardiaque ainsi que de leur température corporelle. Plus de la moitié de ces souris sont finalement mortes de ces crises au tout début de leur vie. Jusqu’à maintenant, on ignorait le rôle des changements du mécanisme de transmission des signaux nerveux avec la sérotonine dans le tronc cérébral dans le syndrome de mort subite des nourrissons, relève Cornelius Gross, chercheur au EMBL et principal auteur de ces travaux. Les effets de ces insuffisances dans le mécanisme de transmission neuronale observés chez la souris laissent fortement penser qu’un défaut congénital de sérotonine pourrait jouer un rôle clé dans le syndrome de mort subite du nouveau-né, explique Cornelius Gross. Les neurones du tronc cérébral utilisent la molécule sérotonine pour communiquer avec les cellules nerveuses de la moelle épinière qui activent le muscle cardiaque et les organes jouant un rôle dans la régulation de la température du corps. Quand les souris, dont le système d’utilisation de la sérotonine a été altéré, sont placées dans une chambre froide, ces animaux sont incapables d’activer suffisamment les organes produisant de la chaleur. Cette incapacité à activer le système thermique du corps dans certaines conditions explique probablement pourquoi ces souris sont frappées d’une mort soudaine, estiment ces chercheurs.
Une altération des neurones dans le cerveau, les empêchant d’utiliser la sérotonine pour transmettre des signaux, expliquerait la mort subite du nourrisson, selon des travaux effectués sur des souris par des chercheurs européens et publiés dans la revue américaine Science.
Ce syndrome, la principale cause de décès des bébés entre un mois et un an dans les pays...