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Actualités - CHRONOLOGIE

Dix-huit adolescents ont connu une mort violente depuis le début de l’année Londres confrontée à une série de meurtres à l’arme blanche

Le meurtre sauvage de deux étudiants français dimanche à Londres vient grossir une longue liste de jeunes gens tués à l’arme blanche dans la capitale britannique depuis le début de l’année, que la police et le nouveau maire Boris Johnson semblent incapables d’enrayer. Dix-huit adolescents ont connu une mort violente, dont 13 par arme blanche, depuis le début de l’année à Londres, sans compter les deux jeunes français. Dernier en date à illustrer cette série tragique : le jeune Shakilus Townsend, 16 ans, retrouvé jeudi dans l’entrée d’un immeuble de bureaux du sud de Londres après avoir été blessé à l’arme blanche. Le jeune homme est décédé à l’hôpital hier au petit matin. « C’est un nouvel incident absurde au cours duquel un jeune a trouvé la mort à cause d’un couteau », a déploré l’enquêteur Cliff Lyons. Alors que la police londonienne commence à enquêter sur cette nouvelle affaire, ses enquêteurs les plus expérimentés restaient sous le choc des morts des deux jeunes français Laurent Bonomo et Gabriel Ferez. Les corps des deux étudiants en sciences de 23 ans ont été retrouvés dimanche, lacérés de plus de 250 coups de couteau dans un appartement de New Cross, un quartier populaire du sud de Londres, auquel on avait mis le feu. Hier, Scotland Yard semblait être sur la piste d’un lien entre ce double meurtre et un cambriolage survenu chez l’une des victimes une semaine plus tôt. Si les circonstances diffèrent, l’arme reste la même : le couteau qui, selon la police, est souvent un simple couteau de cuisine. Au cours des premiers six mois de 2007, dix-sept jeunes gens ont été victimes de mort violente, contre 18 cette année sur la même période, mais c’est la banalisation des crimes par arme blanche qui inquiète la police. Dans ce contexte, le nouveau maire conservateur de Londres, Boris Johnson, s’est d’ailleurs fait élire sur un programme de lutte sans merci contre le crime. Il a annoncé cette semaine que 1 200 personnes avaient été arrêtées pendant une opération de six semaines au cours de laquelle 528 couteaux ont été saisis. Certaines écoles ont en outre installé des détecteurs de métaux pour fouiller les élèves. Et le maire est allé jusqu’à mettre en garde les jeunes : « Quoi qu’il se passe, si vous voyez une bagarre dans la rue, ne vous y mêlez pas parce qu’il est possible que quelqu’un ait un couteau. Je dis aux jeunes : n’y participez pas, éloignez vous », a déclaré Boris Johnson. La police londonienne a, pour sa part, annoncé hier avoir formé une équipe spéciale de 75 agents pour lutter contre ce fléau. De son côté, le gouvernement finance des campagnes d’information et des initiatives pour persuader les jeunes d’abandonner leurs couteaux. Mais pour le criminologue David Wilson, professeur à la City University de Birmingham, il faut avant tout un effort de longue haleine pour persuader les jeunes qu’ils peuvent faire confiance aux autorités pour les protéger. Depuis cinq ans, les jeunes jusqu’à 16 ans sont de plus nombreux à se déplacer avec un couteau, explique-t-il à l’AFP. « D’abord ils portent un couteau parce que cela leur donne l’impression d’être un homme », poursuit l’expert. « Mais la raison la plus fréquente est que les jeunes disent avoir peur. »
Le meurtre sauvage de deux étudiants français dimanche à Londres vient grossir une longue liste de jeunes gens tués à l’arme blanche dans la capitale britannique depuis le début de l’année, que la police et le nouveau maire Boris Johnson semblent incapables d’enrayer.
Dix-huit adolescents ont connu une mort violente, dont 13 par arme blanche, depuis le début de...