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Actualités - CHRONOLOGIE

On parle d’ores et déjà de la création d’une nouvelle formation qui intégrerait les députés de l’AKP Le parti au pouvoir en Turquie défend son existence devant la justice

Les responsables du Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir en Turquie, se sont défendus hier devant la Cour constitutionnelle d’accusations d’activités antilaïques qui pourraient mener à l’interdiction de leur formation issue de la mouvance islamiste. Ce sont le vice-Premier ministre et porte-parole du gouvernement, Cemil Cicek, et un autre dirigeant du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), Bekir Bozdag, qui détaillaient oralement les arguments de la défense écrite remise au préalable aux 11 juges du tribunal. Les deux hommes devaient rejeter les accusations du procureur de la Cour de cassation, Abdurrahman Yalçinkaya, qui a lancé en mars une procédure d’interdiction, accusant l’AKP d’être un « foyer d’activités allant à l’encontre de la laïcité ». Mardi, le procureur a en effet présenté son réquisitoire oral devant les mêmes juges, lors d’une session également à huis clos, réitérant ses accusations concernant l’AKP au pouvoir depuis 2002. Il a répété, selon les journaux, vouloir la dissolution de cette formation, issue de la mouvance islamique, au motif qu’elle vise à « instaurer un ordre basé sur la charia », la loi islamique. Le procureur Yalçinkaya demande aussi que 71 membres de l’AKP, dont le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et le président Abdullah Gül, ex-membre de ce parti, soient interdits d’appartenance à un parti politique pendant cinq ans. Après l’audition d’hier, le rapporteur du tribunal rédigera ses recommandations, avant la mise en place d’un calendrier pour les délibérations et l’annonce du verdict, à une date encore indéterminée. L’AKP rejette les accusations dont il fait l’objet se disant respectueux de la laïcité, mais dans les coulisses politiques d’Ankara, on parle d’ores et déjà de la création imminente d’un nouveau parti politique qu’intègreraient les députés de l’AKP en cas de dissolution. La Cour constitutionnelle a statué en juin contre l’AKP au sujet du port du foulard islamique à l’université. Elle a annulé une réforme constitutionnelle du gouvernement autorisant le voile, qu’elle a jugée contraire au principe de laïcité. Cette décision a été perçue comme le signe avant-coureur d’une dissolution de l’AKP. Pour les partisans du gouvernement, cette procédure de dissolution est un « coup d’État judiciaire » contre un parti qui a été réélu il y a moins d’un an avec 47 % des suffrages. Et le bras de fer entre l’AKP et ses opposants, notamment l’armée et l’administration judiciaire, ne semble pas terminé. Mardi, un spectaculaire coup de filet qui a coïncidé avec le plaidoyer du procureur à l’origine du recours contre l’AKP a été réalisé par la police dans les milieux prolaïcs, farouchement opposés au gouvernement. Une vingtaine de personnes ont été interpellées dans plusieurs grandes villes. Elles seraient soupçonnées de liens avec un réseau qui fomenterait un coup d’État (voir par ailleurs).
Les responsables du Parti de la justice et du développement (AKP), au pouvoir en Turquie, se sont défendus hier devant la Cour constitutionnelle d’accusations d’activités antilaïques qui pourraient mener à l’interdiction de leur formation issue de la mouvance islamiste.
Ce sont le vice-Premier ministre et porte-parole du gouvernement, Cemil Cicek, et un autre dirigeant du...