Rituels d’Inde et chant des femmes soufies pour les dixièmes Orientales

Rituels masqués d’Inde du Sud et chants de femmes soufies venues de Mayotte ou des confins du Maroc animeront pour sa 10e édition le festival Les Orientales de Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire) jusqu’au 6 juillet. Ce festival, spécialisé dans les musiques traditionnelles ou sacrées venant du monde arabe au sous-continent indien, draine chaque année plus de 10 000 passionnés attirés par une programmation « unique en Europe », selon son directeur artistique, Alain Weber. « Nous voulons demeurer un pôle de résistance des traditions populaires, continuer de proposer autre chose que les cultures dites urbaines, transmettre à travers les musiques nomades quelque chose d’universel », explique le fondateur des Orientales. Le bilan de ces dix années de festival se révèle, selon lui, « très satisfaisant ». « Nous avons réussi, dans un endroit qui n’est pas une grande ville mais un village, une zone culturelle démarquée, à attirer un public qui nous suit fidèlement », se réjouit-il. Cette année, 250 artistes, « détenteurs d’un patrimoine local, d’une dimension sociale que les musiciens d’ici ont perdu depuis longtemps », feront partager « d’autres formes d’émotion » au travers d’une quarantaine de spectacles sur deux week-ends, précise l’organisateur. Enfants musiciens d’Ouzbékistan, danseurs birmans, maqâm (musique arabe « néoclassique ») jordanien, mais aussi polyphonies albanaises, flamenco gitan et violons tsiganes de Transylvanie sont notamment au programme. Nouveauté cette année pour « ritualiser » un peu plus cette dixième édition, « un grand feu sera organisé dans une clairière près du village et le public s’installera autour pour assister aux Bhutas, rituel masqué de l’État indien du Karnataka » qui remonterait au néolithique. Lectures, projections de films, marché oriental, expositions de photos ou encore ateliers d’initiation à la calligraphie tibétaine ou à la danse kathak de Jaïpur complètent la programmation de ce festival au budget de 450 000 euros (dont 40 % de subventions). Un hommage sera spécialement rendu par l’écrivain Jean Rouaud à un « fidèle » des Orientales, Julien Gracq, disparu en décembre 2007 et qui résidait à Saint-Florent-le-Vieil.