La secrétaire générale d’Amnesty International reçue par Sleiman, Berry et Siniora Irène Khan appelle le Liban à ratifier le protocole international pour la lutte contre la torture

En visite au Liban, la secrétaire générale d’Amnesty International, Irène Khan, s’est rendue hier auprès des présidents de la République, Michel Sleiman, et du Parlement, Nabih Berry, ainsi qu’auprès du Premier ministre désigné, Fouad Siniora, qu’elle a invités à ratifier le protocole international pour la lutte contre la torture. Dans ses déclarations à la presse, Mme Khan a expliqué qu’elle a discuté avec ses interlocuteurs de dossiers en rapport avec les droits de l’homme, notamment le programme sous étude à ce sujet par le Parlement dont elle a souligné l’importance en raison de son insistance sur la présence d’un système judiciaire indépendant et fort. « Une de nos sources d’inquiétude, en ce qui concerne la justice, est l’absence d’un système judiciaire indépendant et général. Le Premier ministre nous a promis de poursuivre ses efforts afin d’établir un système indépendant, capable de mener des enquêtes judiciaires en toute indépendance », a-t-elle déclaré à la presse à sa sortie du Sérail. Elle a affirmé avoir exprimé le souhait devant M. Berry que le Parlement s’attaque à toutes les questions en suspens, relatives aux droits de l’homme, en particulier les droits des étrangers, des réfugiés et des travailleurs étrangers au Liban, et de ratifier certains protocoles, dont celui de la lutte contre la torture. Comment supprimer la fléau Sur un autre plan, Mme Khan a estimé que les idées développées par le président Sleiman dans son discours d’investiture, dans lequel il avait affirmé son attachement à l’instauration de la justice et à la protection des droits de l’homme, rejoignent les objectifs d’Amnesty International. « Le président soutient les principes de la justice et de l’indépendance de la magistrature, tout comme il appuie les orientations générales d’Amnesty International qui dénonce toutes les formes d’atteintes aux droits de l’homme, ainsi que le recours à la violence pour atteindre des objectifs politiques, comme cela s’était passé en mai dernier ainsi qu’en 2007, avec les événements de Nahr el-Bared », a-t-elle précisé, soulignant avoir également passé en revue avec le chef de l’État les instruments auxquels le Liban peut avoir recours, afin de supprimer les moyens de torture. « De mon côté, a-t-elle poursuivi, j’ai encouragé le président à prendre les mesures nécessaires afin d’abroger la peine de mort au Liban. » Après son entretien avec Mme Khan, le chef de l’État a reçu le député Jawad Boulos pour un entretien qui a été axé sur la situation au Liban-Nord. Dans une déclaration à la presse, M. Boulos a affirmé avoir demandé au président de faire preuve de fermeté dans l’application des lois et d’œuvrer pour désarmer toutes les parties, les deux mesures étant, à ses yeux, nécessaires pour un retour à la normale dans la partie nord du pays. Parmi les visiteurs de Baabda, les anciens ministres Karim Pakradouni et Wi’am Wahhab, ainsi que deux délégations du Parti communiste et du comité du Festival de Baalbeck.