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Actualités - CHRONOLOGIE

CORRESPONDANCE «?Il colonnello?» Ibrahim fait vibrer la Vieille Ville de Genève

GENÈVE, de notre correspondant Zahi HADDAD Genève, fête de la Musique. À quelques pas des concerts de rap, rock, jazz, hip-hop, le chant lyrique a trouvé un bel écrin pour produire, en toute intimité, une troupe originale, l’Atlas, et permettre de découvrir une pièce méconnue de Donizetti. L’occasion aussi d’apprécier le talent de Claude Ibrahim, un artiste imposant, passé tout simplement de l’informatique au chant lyrique. Quelle gueule?! Lorsqu’il entre en scène, «?Il colonnello?» la dévore littéralement. L’envahit. D’un coup, d’un seul, l’auditoire plonge en plein Il était une fois dans l’Ouest, au moment où Cheyenne pénètre dans le bar mis en scène par Sergio Leone. Rien à dire, Claude Ibrahim en impose par sa carrure et sa prestance, malgré une allure de prime abord un peu gauche. Visage buriné, nez d’aigle, bouc grisonnant et yeux dessinés au fusain, le chanteur fait immédiatement écho à la montagne libanaise. En un clin d’œil. Mais pas le temps pour la mélancolie. La voix de basse d’Ibrahim fait résonner la cour de l’hôtel de ville et ses murs centenaires, où siègent les autorités cantonales, en plein cœur de la vieille cité genevoise. Et redonne de la vigueur à Il giovedi grasso, cet opéra de Donizetti, créé à Naples en 1829 et longtemps méconnu. C’est donc bien l’Italie qui se dévoile avec cette «?farsa?» façon Marivaux, où jeux, amours, hasards, confidences, subterfuges s’entrelacent pour tisser une comédie légère et d’autant plus efficace que le jeu des huit artistes laisse pantois d’admiration. À quelques mètres d’un public conquis, ils sont soudés par une même trame. Par une même passion?: l’Atlas, autrement dit l’?«?Association et troupe lémanique des artistes de la scène?», compagnie lyrique qui les réunit régulièrement et qu’Ibrahim a présidée en 2002-2003. De la programmation au chant lyrique Né à Beyrouth, c’est à Genève que Claude Ibrahim accomplit ses études secondaires, avant de professer comme analyste programmeur. Mais un jour de 1988, il se tourne résolument vers le chant lyrique et débute sa formation avec des professeurs de renom. Dès 1995, il écume les festivals et brûle les planches avec cette étonnante présence. Captivante. Presque hypnotisante. C’est ainsi qu’il enchaîne les personnages mozartiens tels que le Commandeur, Masetto ou Bartolo. Mais son répertoire ne s’arrête pas là?: les personnages dépeints par Rossini, Gluck, Verdi, Offenbach sont revisités par le chanteur qui se produit également dans de nombreux récitals et concerts d’oratorio en soliste?: Te Deum de Bruckner, Requiem de Gounod, Messe en sol de Schubert, Stabat Mater de Haydn, Cantates de Bach, Grande messe en do mineur de Mozart et Petite messe solennelle de Rossini, tout y passe. Et, à l’aube de cet été enfin arrivé, qui semblait se refuser aux Genevois depuis plusieurs semaines, l’impeccable virtuosité de Claude Ibrahim, et de ses compagnons, a encore une fois fait mouche. Dans un cadre de toute beauté, Il giovedi grasso a apporté de belles couleurs estivales à quelque trois cents spectateurs enchantés. Pour info?: L’aria de «?Il colonnello?» sur www.youtube.com/watch?v=18zkEvWkuNg
GENÈVE, de notre correspondant Zahi HADDAD

Genève, fête de la Musique. À quelques pas des concerts de rap, rock, jazz, hip-hop, le chant lyrique a trouvé un bel écrin pour produire, en toute intimité, une troupe originale, l’Atlas, et permettre de découvrir une pièce méconnue de Donizetti. L’occasion aussi d’apprécier le talent de Claude Ibrahim, un artiste...