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Actualités - CHRONOLOGIE

Silence à Damas sur la mission de l’agence onusienne La Maison-Blanche espère une entière coopération syrienne avec l’AIEA

La Maison-Blanche a dit hier espérer une totale coopération de la part de la Syrie avec l’agence de l’ONU combattant la prolifération atomique, au moment où celle-ci se disposait à inspecter un site nucléaire présumé en Syrie, bombardé par Israël. « Ce que nous espérons, c’est que la Syrie coopérera pleinement avec les inspecteurs », a dit la porte-parole de la Maison-Blanche, Dana Perino. « Ensuite, nous attendrons de voir ce que dit leur rapport (des inspecteurs), sans en préjuger », a-t-elle déclaré. Une équipe d’inspecteurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) est partie dimanche pour sa première visite du genre en Syrie. Au cours de leur mission, de lundi à mercredi, les inspecteurs doivent se rendre sur le site d’al-Kibar, dans la région désertique de Deir-Ezzor (centre-Est), où, selon le gouvernement américain, la Syrie construisait en secret un réacteur nucléaire avec l’aide de la Corée du Nord, jusqu’à sa destruction en septembre 2007 par l’aviation israélienne. Une enquête des inspecteurs de l’AIEA en Syrie cette semaine sur un présumé site nucléaire bombardé l’an dernier par Israël ne pourra conclure à l’innocence de Damas même si aucun élément suspect n’est découvert, a estimé de son côté l’expert en non-prolifération Mark Fitzpatrick. « Si les inspecteurs ne trouvent rien, cela ne prouvera pas pour autant l’innocence de la Syrie », a déclaré à l’AFP ce spécialiste de l’Institut international d’études stratégiques (IISS), qui a son siège à Londres. « Les inspecteurs ne pourront pas voir grand-chose ou procéder à des fouilles pour exhumer les fondations du réacteur détruit », a-t-il estimé. Damas, qui a autorisé cette visite, a jugé ces allégations « ridicules » et affirmé que le bâtiment détruit était une installation militaire conventionnelle non utilisée. Selon les observateurs occidentaux, la Syrie a fait préalablement nettoyer le site de tout élément suspect, ce qui complique la mission de l’AIEA. Faute de temps et d’équipements lourds, l’enquête des inspecteurs aura ainsi une portée très limitée, selon M. Fitzpatrick. « Leur meilleur outil est de prélever des échantillons dans l’environnement qui pourraient signaler la présence de particules d’uranium, mais comme le réacteur n’avait apparemment pas encore été alimenté en uranium, on n’en trouvera sans doute pas », a-t-il estimé. Selon cet expert, des prélèvements hors de la zone passée au bulldozer pourraient toutefois révéler des traces de graphite, également utilisé dans les réacteurs nucléaires. « Mais je pense que les Syriens vont strictement confiner les inspecteurs » aux zones nettoyées, a déclaré l’expert. Selon des informations de presse américaines, l’AIEA souhaitait également se rendre sur deux ou trois sites supplémentaires, ce que Damas a refusé. « Nous avons intérêt à ce que l’agence visite le site (visé par le raid), mais parler d’autres sites n’est pas conforme à l’accord » entre la Syrie et l’AIEA, a déclaré récemment le président syrien Bachar al-Assad. Selon l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, citant lundi des rapports des services secrets allemands, le site d’al-Kibar devait permettre à l’Iran, allié de la Syrie, d’y poursuivre discrètement ses travaux pour se doter de la bombe atomique alors qu’il est surveillé par l’AIEA sur son propre territoire. Trois inspecteurs de l’AIEA, dont le numéro deux de l’agence, Olli Heinonen, sont actuellement en Syrie. M. Heinonen a indiqué qu’il présenterait son rapport d’inspection pour le conseil des gouverneurs de l’AIEA de septembre. Cette mission, qui doit s’achever mercredi, était passée sous silence hier par les médias officiels syriens qui n’ont même pas annoncé la visite. La seule information sur ce sujet était un commentaire de l’agence russe Ria Novosty, publié hier par le quotidien al-Watan proche du pouvoir syrien. « Les experts de l’AIEA veulent connaître la nature du site. Est-ce un réacteur nucléaire comme l’affirment Israël et les États-Unis ou un site ordinaire rattaché à l’organisme de développement agricole ? Les informations sont contradictoires », indique le commentaire. « Nous estimons par conséquent que la visite de la délégation de l’AIEA est une visite de routine qui a pour objectif de mettre fin aux rumeurs sur le programme nucléaire syrien », ajoute l’article. Le commentaire se demande enfin si « les États-Unis seront satisfaits d’un tel résultat ou s’ils vont poursuivre leurs accusations afin d’en faire un dossier nucléaire similaire aux dossiers iranien et coréen ».
La Maison-Blanche a dit hier espérer une totale coopération de la part de la Syrie avec l’agence de l’ONU combattant la prolifération atomique, au moment où celle-ci se disposait à inspecter un site nucléaire présumé en Syrie, bombardé par Israël. « Ce que nous espérons, c’est que la Syrie coopérera pleinement avec les inspecteurs », a dit la porte-parole de la...