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Actualités - CHRONOLOGIE

PHOTOS - Les ateliers Mathesie et al-Marj réunis à l’Umam D&R* jusqu’au 9 juillet Clic clac, et maintenant souriez?!

À l’ère du numérique, de «?Photoshop?» et autres manipulations digitales, le simple instantané de nos ancêtres semble désuet. Et pourtant, il y en a tellement d’artistiques et avant-gardistes. Preuve en est cette grande rétrospective rassemblant les archives de deux grands ateliers photos libanais et allemand. Organisée en partenariat par le Goethe-Institute et l’Umam D&R, l’exposition «?Smile please?» se déroule au Hangar jusqu’au 9 juillet. À Kreuzberg, tout le monde connaissait cet atelier ouvert depuis 1945 par Charlotte Mathesie, surnommé l’atelier du coin. On y venait faire une «?image?» d’identité, éterniser des événements particuliers?: baptême, communion, mariage ou même encore une nouvelle coiffure, l’adoption d’un animal. Ce lieu, qu’une chambre noire rendait intemporel, éternisait à son tour les grands instants qui ponctuent la vie d’un homme. Au fil des décennies, cet atelier a vu défiler des milliers de clients. Certains mêmes étaient devenus des habitués de la maison. L’exposition au Hangar retrace, à travers une partie des archives (300 000 négatifs datant des années 1945 à 1983), une structure sociale en devenir. Des femmes dont les sourires pâlissent avec l’âge, des enfants devenus adultes, ou encore des hommes qui expriment à travers ces clichés leur statut social. Au goût de suranné Ces métamorphoses historiques et culturelles subies par la société sont traduites par ces séries de portraits affichés sur les murs. D’autres images nées d’un autre grand atelier libanais, situé à Marjeyoun, illustrent également cette cartographie humaine. En noir et blanc, aux coins réguliers ou dentelés, retouchées par des couleurs, ces photos rappellent par la richesse du fonds et de son ancienneté la célèbre maison allemande. «?Mon grand-père Andraos était le premier photographe professionnel ambulant de la région, dit Albert Abou Khalil. Il se déplaçait de localité en localité à des dates fixes et les habitants du village se réunissaient à un endroit précis pour prendre la pose. Une semaine plus tard, il leur ramenait les photos. D’abord sous le nom d’Émile et Élias (mon oncle), le studio a été baptisé al-Marj par mon père, après avoir terminé en 1945 ses études de photographie. » Aujourd’hui, cette entreprise familiale, dirigée par Albert et Marguerite Abou Khalil, aidés par des collaborateurs, assure la continuité de la tradition familiale.?«?Grâce à ce trésor que mon père a pu sauver des bombardements, les archives ont été en grande partie préservées.?» Et de poursuivre?:?«?Stockées dans une chambre noire à l’abri de la lumière et de l’air, ces photos sont le témoin du temps qui passe et des époques en progrès.?» Les anciens éléments de décor, comme des balustrades kitsch ou des pots de fleurs, sont restés intacts. Ils traduisent une composition haute en couleur des demandes de la clientèle de l’époque. «?Ces poses qui semblent figées pour certains sont une véritable source d’inspiration pour nous, avoue Marguerite Abou Khalil, et j’aime en reproduire quelques-unes de très amusantes.?» L’exposition, qui représente la mémoire collective d’une région, sera plus tard enrichie d’un grand nombre de tirages encore sous forme de négatifs, pour se déplacer vers Marjeyoun. Lors de l’exposition, les Abou Khalil présents sur place immortaliseront le portrait de ceux qui désirent se faire photographier. Colette KHALAF * Hangar Umam D&R (Hart Hreik) jusqu’au 9 juillet. Horaires d’ouverture?: 16h00 à 21h00. Tél?: 01/553604 et 01/422291, ext. 7 014.
À l’ère du numérique, de «?Photoshop?» et autres manipulations digitales, le simple instantané de nos ancêtres semble désuet. Et pourtant, il y en a tellement d’artistiques et avant-gardistes. Preuve en est cette grande rétrospective rassemblant les archives de deux grands ateliers photos libanais et allemand. Organisée en partenariat par le Goethe-Institute et l’Umam...